Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs (PT), a appelé hier le président de la République à prendre une mesure présidentielle urgente pour la révision du code communal. Lors de sa déclaration à l'ouverture des travaux de son bureau politique, Mme Hanoune a dit que l'actuel texte «compte beaucoup de lacunes et comporte des aberrations dont les conséquences peuvent s'avérer anti-démocratiques». Pour elle, la révision du code communal, contesté par plusieurs formations politiques depuis sa présentation en 2011 pour amendement à la Chambre basse puis adopté par deux partis seulement mais majoritaires, à savoir le FLN et le RND, est un geste «à même de rétablir la confiance du peuple et de la classe politique», dans la mesure où l'actuel texte «risque de favoriser l'abstention des votants». «Il est important que les Algériens retrouvent la confiance en l'action de voter. S'ils ont été peu nombreux à se rendre aux urnes durant les rendez-vous électoraux, c'est parce qu'ils se sentent désabusés par «la mafiotisation» de ces derniers», a-t-elle indiqué. La SG du PT, qui tient cette session de son bureau politique pour «renforcer les structures de son parti» après les élections législatives, a procédé ensuite à l'installation de la commission nationale électorale municipale «chargée de la préparation de ce rendez-vous». Mme Hanoune a annoncé la date de la tenue de son université d'été pour les 3, 4 et 5 août prochain à Blida. Elle trouve que la gestion de certains départements ministériels par des ministres intérimaires est «un fait étrange». «La situation a trop duré», a-t-elle dit concernant le retard accusé dans l'installation d'un nouveau gouvernement depuis le mois de mai dernier. «Les risques d'avoir des répercussions graves sur les secteurs stratégiques notamment le travail et l'enseignement supérieur». «Il n'est pas normal qu'un ministre par intérim soit maintenu plus de trois mois. Nous sommes à la veille de la rentrée universitaire qui doit bien se préparer. Idem pour le secteur du travail. Il est inadmissible que ce soient les travailleurs qui assument les retombées de ces vacances de portefeuilles !» La SG du Parti des travailleurs a abordé le problème des gardes communaux qui ont déclenché un mouvement de protestation depuis le 27 juin dernier à Blida et à Boufarik. Elle a plaidé leur cause en estimant que «leurs revendications doivent être prises en charge par le dialogue». «L'Etat a négligé cette catégorie qui a beaucoup donné au pays.» Selon elle, les pouvoirs publics «doivent rouvrir ce dossier et l'examiner avec sérieux car la situation de cette frange de la société fait partie du traitement accordé à la tragédie nationale». Elle s'interroge sur les raisons du non traitement des autres dossiers découlant de la tragédie nationale. Evoquant la situation sociale, elle déplore l'envolée des prix de tous les produits de consommation en ce mois de Ramadhan. Pour elle, la responsabilité incombe au ministre du Commerce qui «n'a pris aucune mesure pour l'organisation de l'activité commerciale». Pour elle, la seule solution à ces problèmes qui surgissent chaque année est la réhabilitation du secteur public à travers «la création des entreprises nationales de distribution pour l'équilibre des prix». Commentant les récentes statistiques sur le secteur de l'emploi en Algérie, Mme Hanoune constate que «le secteur privé est hors-la-loi». «C'est un secteur qui exploite les travailleurs, sans primes, ni autres avantages», a-t-elle déploré en promettant d'inscrire ce sujet dans les débats prévus lors de la prochaine université d'été. Elle a qualifié le système éducatif de «sinistré». «Chaque année, 200 000 élèves sont radiés de l'école», a-t-elle dit en citant l'anarchie intolérable qui caractérise la gestion du secteur de l'enseignement supérieur.