Pour la sixième fois depuis 1992, le basket américain sort ses plus beaux joyaux pour partir à la conquête de l'or olympique à partir de dimanche à Londres. Avec cinq champions olympiques de Pékin et cinq champions du monde d'Istanbul deux ans plus tard, le Team USA a fière allure et ressemble plus à la vraie «Dream Team» de 1992, dont on fête le vingtième anniversaire, qu'à la triste troupe de 2004, la seule à avoir laissé échapper l'or. En amont d'un tournoi que les Américains commencent dimanche face à leurs «petits cousins» français, on a même beaucoup glosé sur les chances de l'équipe actuelle de battre celle de Michael Jordan et Magic Johnson. «Bien sûr!», a martelé Kobe Bryant, la star des Los Angeles Lakers qui reste la tête d'affiche du Team USA à Londres avec LeBron James, devant Carmelo Anthony, Chris Paul, Russell Westbrook et consorts. «Bien sûr que non!», lui a répondu Jordan, toujours compétiteur. On ne saura, bien sûr, jamais, mais le débat a accompagné la préparation mitigée du Team USA qui n'a pas perdu un match, mais connu des problèmes face au Brésil (80-69) et l'Argentine (86-80) avant de finir par une large victoire (100-78) en trompe l'oeil sur l'Espagne, son principal rival à Londres. Malgré cela et les forfaits de plusieurs joueurs majeurs (Rose, Howard, Wade, Bosh), l'équipe de Mike Krzyzewski reste favorite grâce à son réservoir de stars inépuisable qui lui a permis d'être championne olympique et du monde avec deux équipes 100% différentes ces quatre dernières années. «On a tellement d'options», souligne LeBron James. Elle risque d'avoir des ennuis dans la raquette où Tyson Chandler est le seul vrai pivot. Mais sa défense et ses lévriers à l'arrière restent inégalables. «On a de la vitesse, beaucoup de vitesse», prévient Kobe Bryant qui pense être «interdit de territoire» américain en cas d'échec et ne vise en conséquence rien d'autre qu'une médaille d'or pour ses derniers Jeux. Ce sera également la dernière campagne de «coach K» et même de tous les acteurs présents si le projet de la NBA, qui ne veut plus qu'envoyer des joueurs de moins de 23 ans aux compétitions internationales, se concrétise. Une raison de plus de se régaler devant les parties de saute-mouton des Américains si jamais la version VI s'avère être la dernière. Derrière, l'Espagne, qui avait offert une formidable résistance lors de la finale des JO-2008, sera de nouveau le principal outsider. La Roja devra faire sans Ricky Rubio, mais le champion du monde 2006 et double champion d'Europe en titre présente toujours un effectif luxueux, à commencer par les frères Gasol. «On va se battre pour l'or», dit l'aîné, Pau. Battu par l'Espagne en finale du dernier Euro, la France s'annonce comme un trouble-fête potentiel avec une équipe truffée de joueurs NBA même si Joakim Noah est absent et que Tony Parker doit jouer avec des lunettes de protection après avoir été opéré de l'oeil gauche à la mi-juin. Dans le même groupe que la France et les Etats-Unis au premier tour, l'Argentine, championne olympique 2004 et troisième en 2008, va-t-elle tenter un dernier exploit olympique avec la génération de Manu Ginobili?