Le mois sacré, censé être un mois de piété et de clémence, constitue une période de toutes les agressions En sus d'être un mois de piété et de clémence, Ramadhan est aussi la période où la criminalité bat tous les records. La terreur imposée par les groupes terroristes durant les années précédentes en milieux urbain et rural, a laissé place à la criminalité, sous toutes ses formes. En effet, le mois sacré, censé être un mois de piété et de clémence, constitue, fort malheureusement, une période de toutes les agressions. Il ne se passe pas un jour sans que des crimes crapuleux, des vols d'une rare violence ou des accrochages, sont enregistrés. Et pour preuve, il n'y a qu'à lire la presse et consulter les bilans des services de sécurité pour se rendre compte de cette triste réalité qui ronge la société. Signalons à ce sujet, que les services de sécurité, tous corps confondus, ont enregistré, durant cette première semaine du mois de Ramadhan environ 6000 délits de criminalité. Et quoique les dispositifs sécuritaires ont été renforcés aussi bien au plan effectif, que matériel, il reste que le taux de criminalité durant le Ramadhan enregistre une hausse flagrante, surtout en ce qui concerne les agressions, les vols, les meurtres et les coups et blessures volontaires, suite aux bagarres et rixes qui ont tendance à se multiplier. Ces exemples ne sont, malheureusement, pas des cas isolés, puisque le phénomène a tendance à prendre des proportions alarmantes, notamment dans les milieux féminins. En effet, la gent féminine est de plus en plus mêlée aux actes de criminalité. Le vol est l'un des phénomènes où les femmes sont signalées. Les grandes villes et quartiers à forte densité populaire, occupent le haut du tableau en matière de criminalité. Pour les services de sécurité, le nombre de meurtres, d'agressions, de viols et d'enlèvements qui s'amplifie durant ce mois sacré en Algérie, serait à imputer à l'utilisation excessive de drogues, de psychotropes et à la délinquance juvénile encouragée par des réseaux bien organisés qui en tirent profit. Néanmoins, pour certains spécialistes, il y a d'autres facteurs qui favorisent de tels actes, comme l'éclatement de la famille, la perte des valeurs et l'incurie de l'administration. Cela en plus, relèvent-ils, du manque de loisirs, le chômage et la dégradation continue du cadre de vie, l'exclusion sociale et le caractère de l'urbanisation sauvage et une clochardisation avancée du centre-ville, etc., sont autant d'éléments favorisant à la montée de la délinquance et la criminalité. Tandis que les citoyens soutiennent, quant à eux, que la recrudescence du phénomène de la criminalité durant le mois sacré est le résultat du grand nombre de délinquants, de tous bords, qui bénéficient de la grâce présidentielle accordée aux détenus à chaque occasion «nationale» ou «religieuse». Cette grâce est accordée par le président Abdelaziz Bouteflika, conformément à ses prérogatives. Les lieux de prédilection de ces voleurs, notamment durant le mois de Ramadhan, sont les banques. Autres lieux ciblés par les voleurs: la poste où ils n'hésitent pas à agresser un père de famille venu retirer ses quelques maigres revenus. Les arrêts de bus sont également un lieu propice pour ces voleurs. Toutefois, un constat mérite d'être cété: les vols à la tire se font de plus en plus rares, car le citoyen est devenu plus vigilant, ce qui explique ce recours aux agressions physiques pour obliger la victime à céder. Les automobilistes, eux, sont également devenus des cibles de choix pour ces délinquants. C'est dire enfin qu'un travail de prévention et de sensibilisation pour endiguer ou faire reculer la criminalité relève de la conjugaison des efforts des autorités concernées et des citoyens.