La page Facebook officielle de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahda qui domine la coalition au pouvoir en Tunisie, a été noyée de commentaires hostiles, a-t-on constaté. Plusieurs centaines de commentaires incendiaires, certains allant jusqu'aux injures et accusations de vol, avaient été publiés durant le week-end sur la page de M. Ghannouchi. Interrogé, son cabinet a démenti que la page ait été fermée, évoquant une campagne hostile lancée par les partisans du parti dissous du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. L'attaque des internautes est liée aux révélations de Houcine Dimassi, ministre des Finances démissionnaire, sur un projet de loi qui prévoit l'indemnisation des Tunisiens ayant bénéficié d'une amnistie post-révolution dont les islamistes d'Ennahda constituent le plus gros contingent. Ce projet assimilé à une politique électoraliste par le ministre sortant coûtera à l'Etat, selon lui, un milliard de dinars (500 millions d'euros environ) et touchera 12.000 personnes. La démission du ministre et les raisons justifiant son départ du gouvernement interviennent dans un climat social tendu. A Sidi Bouzid, des manifestants ont tenté d'incendier jeudi le local du parti islamiste Ennahda. Des appels à manifester mardi devant l'Assemblée Nationale Constituante pour contester le projet d'indemnisation ont été relayés sur les réseaux sociaux.