«Le rapport reprend l'ensemble des observations relevées et analysées par les experts de la mission» Ces recommandations sont proposées dans la perspective des élections municipales de 2012 et l'élection présidentielle de 2014. Attendu par la société civile et les observateurs politiques depuis les législa-tives du 10 mai dernier, le rapport de la mission d'observation de l'Union européenne (UE) sera rendu public demain par le président de la mission José Ignacio Salafranca. Selon un communiqué de cette mission qui avait déployé 150 observateurs, le rapport en question, qui concerne les conclusions de l'opération d'observation des législatives, présente une «évaluation approfondie, détaillée et impartiale» du processus électoral conformément au cadre juridique national et régional, ainsi qu'aux normes et traités internationaux signés par l'Algérie. «Le rapport reprend l'ensemble des observations relevées et analysées par les experts de la mission», est-il indiqué dans le communiqué rendu public avant-hier. La même source ajoute que «le document est assorti de recommandations qui portent sur chacune des étapes du processus électoral relatives aux normes internationales applicables aux élections démocratiques». Ces recommandations sont proposées dans la perspective des consultations électorales à venir, notamment les élections municipales de 2012 et l'élection présidentielle de 2014, précise encore la mission d'observation électorale de l'UE. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a assuré mercredi dernier à Alger, Ignacio Sanchez Salafranca qui lui a remis officiellement le rapport final de la mission d'observation, que les conclusions seront prises en considération par le gouvernement algérien. «M.Medelci a assuré son interlocuteur que le rapport et les recommandations qui y sont formulées feront l'objet d'un examen attentif de la part des autorités algériennes compétentes», a indiqué à l'APS le porte-parole du département des Affaires étrangères, Amar Belani. M.Salafranca qui effectue du 1er au 5 août une visite en Algérie a été également reçu par le Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, le ministre de la Justice, garde des Sceaux par intérim, M.Ahmed Noui, et par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia. A tous ces responsables, le président de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE) a remis une copie finale de son rapport. Cela étant dit et comme il fallait s'y attendre, le contenu du rapport ne compromettra pas la crédibilité des élections, pourtant remise en cause par l'ensemble des partis politiques participant au scrutin qui ont crié à une fraude généralisée, hormis le FLN et le RND. Mais la mission de l'Union européenne avait qualifié en mai dernier les législatives d'un «pas en avant dans la consolidation du processus démocratique en Algérie». Au lendemain du jour des élections déjà, le chef de l'Observation, José Ignacio Salafranca, avait salué «un scrutin ordonné qui s'est déroulé dans le calme et dans la transparence depuis l'ouverture jusqu'au dépouillement». Une déclaration, qui avait soulevé l'ire des partis de l'opposition, notamment des islamistes de l'Alliance verte, qui ont perçu là «une caution au pouvoir central en contrepartie d'intérêts économiques en Algérie». Plusieurs partis ont, en effet, dénoncé la collusion des intérêts économiques d'une Europe atteinte d'une crise financière aiguë avec le besoin d'une caution politique à une Algérie qui dispose d'une embellie financière record. Même les partis qui ont boycotté les élections, le RCD notamment, ont dénoncé l'attitude de la mission européenne qui a fermé les yeux sur toutes les irrégularités.