Un groupe qui a mis le feu Du rire pour l'un et de la musique à gogo pour l'autre, le public de Broshing Events n'en finit pas de savourer des heures de plaisir et de divertissement intense. Les soirées se suivent et ne se ressemblent pas chez Broshing Events tant le programme artistique varie et change constamment.. Le mercredi dernier a fait place à l'humour (hebdomadaire) avec Wahid, découvert il y a six ans dans le Jamel Comédie Club, lequel s'est déplacé, pour le plus grand plaisir de ses fans à Alger afin de faire rire le public du grand chapiteau de l'hôtel Hilton. Wahid, en véritable casseur de tabous n'a pas hésité à railler tout ce qui le touche, ce qui l'entoure, tout en s'inspirant de son vécu, le tout comme il le dit, dans les limites «du respect». Tout le monde en aura pour son grade, de l'homosexuel au Black qui ne sait pas conduire, à l'équipe de foot française, mais aussi algérienne, les mauvais dragueurs et même les gens de grosse taille comme lui... Et c'est avec beaucoup de tendresse qu'il remerciera sur scène et en off sa femme toujours présente pour le soutenir, tout en étant discrète mais efficace, et son metteur en scène avec lequel il a écrit son spectacle. Le clou de ce dernier est revenu d'ailleurs à la prestation du rappeur OGB qui fait partie du groupe mafia Music, invité en éclair sur scène pour un tour de chant improvisé. «Pour faire adhérer les gens à ton spectacle il faut toujours commencer par les attaquer, par l'autodérision pour créer cette interactivité avec le public», nous confiera en aparté Wahid, lors d'un enregistrement radiophonique avec Alger Chaîne III. Et ça marche! Entrecoupé de musique, le stand up de Wahid parvient à séduire le public qui écoute puis éclate de rire à chaque fois, a fortiori lorsque Wahid se met à parler des Algériens, touche à leur égo tout en remettant en cause avec brio leur nationalisme. Le propre de Wahid est comment parler d'un tabou «naturellement», et «rigoler de ces choses là en commençant par les montrer». Aussi, si on peut parler facilement de politique chez Wahid, on ne peut évoquer, dira-t-il «la religion de façon dérisoire pour ne pas prendre partie pour une religion sur une autre». Et d'expliquer: «Je préfère parler des origines, de la couleur de peau par exemple, car on ne la choisit pas.» Si aujourd'hui Wahid s'est écarté du Jamel Comedy Club pour faire route en solo, tout en souhaitant que le public le plébiscite pour lui seul sans l'associer forcément à cet antre du rire, il n'en demeure pas moins qu'il remercie de tout son coeur Jamel Debbouze et Kader Aoun qui lui ont donné sa chance de se faire connaître. «Aujourd'hui je préfère qu'on m'appelle Wahid tout court. En disant: on a vu Wahid sur scène. Cela me procure des frissons et voudra dire que le travail commence à payer...» Bien plus qu'une salle de spectacle, l'arène du chapiteau du Hilton s'est transformée jeudi soir en une véritable étuve/hammam pour une foultitude d'âmes en exultation. S'il y avait un concours entre le concert de Gnawa Diffusion et celui de l'ONB, on ne saurait dire lequel des publics a le plus mouillé sa chemise tant la chaleur était à son paroxysme des deux côtés. «Vous êtes comme une oasis qui vient vers nous, vous nous rassasiez!» dira un des chanteurs du groupe. Ce dernier égrènera ses plus beaux tubes de son riche répertoire, de Poulina, Salam Alikom à Hlima, Lawah lawah, en passant par Alaoui, ou encore Dor biha et la fameuse reprise des Rollings Stones, Sympathy for the Devil. De l'Orchestre national de Barbès, transformé en Orchestre national d'Alger il n' y a qu'un pas vite franchi qui insufflera au chapiteau un air festif incroyable! Deux heures de concert electrochoc qui mènera le public grand, petit et jeune jusqu'à la transe. «Vous êtes magnifique!» criera à juste titre Mehdi, un des onze musiciens sur scène, en s'adressant aux jeunes, en totale communion avec le groupe. Fi khater shab el assima sec!. Du reggae au chaâbi en passant par le rock, le raï et le alaoui tout est mélangé dans un savoureux beat afro-maghrébin pour faire monter la température et vous faire déchaîner sur la piste de danse. L'ONB c'est ça et pas autrement. «La musique maghrébine se nourrit d'elle-même et reste le noyau dur de notre musique», avouera pour sa part, le musicien marocain Toufik, tout en ajoutant que la «spontanéité» est le maître mot du groupe. «Une belle aventure humaine!» soulignera de son côté Kamel. Et qui dure depuis 15 ans... au grand bonheur des fans de l'ONB!