Les droits de l'homme en Algérie «vont de mieux en mieux » et « les choses s'améliorent chaque année », bien qu'il existe encore des lacunes et des insuffisances en la matière, a estimé samedi à Alger le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. « Les droits de l'homme dans notre pays ne sont pas bien, mais ils vont de mieux en mieux. Les choses avancent et s'améliorent chaque année. Nous sommes dans la bonne direction », a indiqué Me Ksentini dans une conférence-débat organisée par le forum du quotidien DK News. Le président de la CNCPPDH a mis l'accent dans ce cadre sur l'importance de l'appareil judiciaire qui, a-t-il considéré, « ne joue pas le rôle attendu de lui malheureusement », appelant à l'application des lois et à mettre un terme au fait que « le citoyen a peur du juge et se méfie de son avocat ». « La justice manque de rendre des décisions de qualité. Elle doit donner raison, par exemple, au citoyen lorsqu'il est dans son droit et que l'Etat a tort », a-t-il insisté. Evoquant les efforts consentis par l'Etat en matière de droits sociaux et économiques, Me Ksentini a constaté que « ces droits évoluent même si ce n'est pas à grande vitesse », ajoutant qu'après la réconciliation nationale et la sauvegarde du pays, « l'Algérien doit maintenant retrousser ses manches et commencer à travailler ». De manière générale, il a lié le retard enregistré en matière des droits de l'homme aux conséquences de 132 ans de colonialisme et à la décennie noire, c'est-à-dire la période du terrorisme qui a «freiné » la construction de l'Etat de droit. Il a rappelé qu'après l'indépendance, le premier objectif était de créer un Etat fort avec pour option de privilégier la collectivité plutôt que l'individu. « Maintenant, avec l'arrivée de la démocratie, l'approche a changé. Il y a de nouvelles dispositions qui garantissent (...) le droit individuel et la liberté d'expression », a-t-il souligné.