Les prix du pétrole ont clôturé la semaine (du 29 juillet au 3 août) à près de 109 dollars à Londres tout proches du niveau qui doit lui assurer son équilibre budgétaire. La situation explosive au Moyen-Orient, la baisse de la devise américaine face à sa rivale européenne mais aussi les bonnes nouvelles qui nous parviennent outre-Atlantique concernant l'économie américaine (chiffres de l'emploi en amélioration en juillet...) vont finir par inverser la donne. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en septembre a bondi de 4,18 dollars vendredi pour clôturer la semaine, à 91,31 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres termine à 108,81 dollars, enregistrant un gain de 2,91 dollars par rapport à la séance de jeudi. Il faut signaler qu'il a atteint 109,13 dollars, en cours d'échanges, un niveau qu'il n'avait plus revu depuis près de trois mois. A quoi est dû ce sursaut «d'orgueil»? «Les prix du brut ont rebondi vendredi après les pertes essuyées la veille, engrangeant de très forts gains du fait d'un affaiblissement du dollar et un regain d'optimisme sur le marché», expliquait Brenda Kelly, analyste chez CMC Markets. D'autres l'expliquent par des raisons purement techniques. «La production en mer du Nord entre en période de maintenance, réduisant l'offre pétrolière de la région et dopant les cours londoniens», estimaient les analystes de Commerzbank qui ont cependant mis en exergue le contexte géopolitique explosif qui prévaut au Moyen-Orient. «Les inquiétudes sur un conflit au Moyen-Orient, avec Israël et l'Iran se préparant à une escalade des tensions, soutiennent plus particulièrement le Brent, la place londonienne étant plus sensible aux perturbations de la production au Moyen-Orient», ont-ils fait remarquer. Les points de vue des analystes convergent sur tous ces sujets qui constituent des foyers de tensions qui exaspèrent la «sensibilité» du marché du pétrole. Les cours de l'or noir qui ont repris du poil de la bête en effaçant du coup, en partie, les pertes qu'ils ont subies depuis le mois de mars permettent à l'économie algérienne de souffler et atténuent les prévisions pessimistes des instances internationales et nationales à son égard. Les choses se présentaient plutôt mal en effet au point qu'un rapport sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012 par Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie, indiquait: «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures.» Le repli persistant des prix du pétrole provoquerait un fléchissement de la croissance, une hausse du nombre de chômeurs et une réduction forcée des investissements publics», avait prévenu le Fonds monétaire international dans son rapport rendu public en janvier 2012. L'institution de Bretton Woods avait expliqué pourquoi. «L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a...rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril», avait relevé le FMI. Des craintes qui pourraient se dissiper à court terme si les prévisions de l'AIE concernant la demande mondiale de pétrole venaient à se concrétiser. Elle serait plus forte dans les pays émergents (Chine, Inde...) que dans les pays occidentaux à partir du deuxième trimestre 2013. La demande des pays hors Ocde devrait totaliser 45,7 mb/j contre 45,1 mb/j pour ceux de l'Ocde. Ce qui devrait se traduire par une hausse de la consommation de 1,1 million de barils par jour en 2013. La demande mondiale atteindrait 90,9 mb/j selon l'Agence internationale de l'énergie. L'Algérie peut terminer l'année en roue libre et affronter l'année 2013 de manière moins stressante qu'annoncée...