Pour la première fois depuis son instauration, la grande rencontre annuelle Amérique-Asie-Pacifique a intégré dans sa résolution finale «une condamnation sans équivoque du terrorisme». Les vingt chefs d'Etat présents à ce forum, dont l'Indonésie et la Malaisie, pays musulmans, «condamnent sans équivoque les actes terroristes du 11 septembre, et dans les termes les plus forts», affirme le texte lu par le président chinois Jiang Zemin. En outre, les dirigeants asiatiques insistent sur «l'importance du rôle que devrait jouer l'ONU dans l'effort international de lutte antiterroriste.» L'axe Moscou-Pékin, en pleine lune de miel, préconise «une coopération mondiale au niveau des services de renseignements et de sécurité pour mieux prévenir la résurgence de réseaux internationaux dédiés à la violence». On croirait entendre le discours du Président Bouteflika en Afrique du Sud. Cependant, et malgré les efforts déployés autant par le président Bush que par ses collaborateurs présents, dont Colin Powell, le Sommet de l'Apec refusera de mentionner le moindre soutien explicite à la campagne militaire américano-britannique en Afghanistan. Déçu, le président américain écourtera son voyage à Shanghai de quelques heures. Mais, à titre individuel, le président russe, Vladimir Poutine, exprimera son plein soutien aux Etats-Unis, estimant leur riposte «juste et mesurée» ajoutant que «son extension à d'autres pays ne s'impose pas». M.Poutine fait le funambule sur une corde tendue entre Pékin et Washington. En virtuose.