Après deux semaines de débrayage des travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, la polémique enflait hier, à propos d'une éventuelle reprise de travail. Hier, dans l'après-midi, aucune voix ne confirmait ni n'infirmait l'information concernant la reprise du travail. Selon certaines sources jointes hier dans la matinée, le travail n'a pas repris. A midi, l'usine était toujours à l'arrêt. Par contre, c'est l'après-midi que les responsables de l'usine ont confirmé la reprise de travail avec l'équipe de nuit qui commence à 22h. La distribution recommencera à partir de la matinée d'aujourd'hui, lundi. En fait, le suspense en question est monté d'un cran lorsque le directeur de la laiterie avait, il y a quelques jours, lancé un appel à la sagesse et exhorté les grévistes à reprendre leurs postes. Il y allait, selon lui, de l'intérêt de l'usine, des travailleurs et dirigeants mais aussi de la population qui paye le prix de ce conflit qui perdure depuis des mois. Les travailleurs de leur côté campaient sur leur position réclamant toujours les conclusions de l'enquête diligentée par les pouvoirs publics à l'effet de mettre la lumière sur les accusations que les grévistes ont porté à l'encontre du repreneur privé de la laiterie. Notons aussi que cette grève, par-delà l'avis de ses défenseurs et de ses détracteurs, a eu de grandes répercussions sur les populations de la wilaya. La laiterie en question couvre près de 90% des besoins en lait des populations. Les quelques laiteries qui activent n'ont pas un grand impact sur la distribution de ce produit de première nécessité fortement demandé. C'est ainsi que quelques jours de grève ont provoqué une grande pénurie de lait en sachet. Ce manque coïncidant avec le mois de Ramadhan sanctionne durement des citoyens déjà en difficulté de s'approvisionner en produits alimentaires pour cause de hausse des prix. Enfin, il est à rappeler que ce conflit a éclaté, il y a de cela près d'une année. Les travailleurs réclamaient la renationalisation de la laiterie et sa reprise par l'Etat. Ils reprochaient au nouveau repreneur privé des mesures draconiennes sur le droit du travail ainsi que des malversations. Le bras de fer a duré plusieurs mois et il ne prendra fin qu'après l'envoi d'une commission d'enquête. Ces derniers jours, les travailleurs ont décidé de reprendre la grève justement à cause des retards pris par la commission pour rendre ses conclusions.