Le recours aux délestages d'électricité dans les régions sud-est du pays sera maintenu jusqu'à la fin de l'été pour préserver l'équilibre entre l'offre et la demande, a déclaré, hier le PDG de Sonelgaz M.Noureddine Boutarfa. «Les délestages vont se poursuivre pour la région sud-est, et hormis cette région, le système électrique national n'a connu de juin à aujourd'hui que trois jours de difficulté», a indiqué M. Boutarfa au Forum du quotidien Liberté. Les wilayas qui seront fortement touchées par ces délestages sont Biskra, El Oued et Batna (Barika), selon lui. L'insuffisance des lignes de distribution sont à l'origine des coupures électriques quotidiennes qui ont provoqué dans cette région du pays une vague de contestations. Selon le PDG de Sonelgaz, les deux lignes très haute tension (M'sila-Barika et Ain Djasser-Barika), dont la mise en service a été prévue pour cet été «a été retardée en raison d'oppositions par des tiers, mettant en péril la sécurité de l'approvisionnement de cette région». Névralgiques, ces deux lignes sont indispensables pour le transit de l'énergie électrique vers le sud-est du pays. Pour éviter un black-out de toute la région, l'Opérateur système a été contraint de mettre en oeuvre un délestage volontaire, tournant et maîtrisé, notamment entre 13h et 17h de l'après-midi. L'alimentation de la région Sud s'améliorera avec la mise en service de ces deux lignes. Pour tout le territoire national il faut attendre 2016, selon le dirigeant de Sonelgaz. Pour comprendre la situation actuelle, il est utile selon M. Boutarfa, de revenir au boom de consommation qui s'est produit en 2011 avec une progression de la demande de 14,4%, alors que les investissements en infrastructures électriques ont été consentis sur la base de prévisions de croissance de 6,5%. Selon lui, l'Algérie aura besoin de mobiliser une puissance supplémentaire de 1.200 MW afin de pouvoir couvrir une demande exceptionnelle durant les périodes caniculaires. Il avance que le système électrique national est en mesure de supporter une demande de 9.700 MW au maximum mais au delà de ce seuil la distribution peut être confrontée à de sérieux problèmes en raison de manque de réserves. D'ici à 2017, l'Algérie aura besoin d'investir 18 milliards d'euros pour doubler ses capacités actuelles de production, de transport et de distribution d'électricité, selon les chiffres qu'il a avancés. Le PDG de Sonelgaz a estimé à ce sujet que la rationalisation de la consommation de l'électricité ne peut se concrétiser sans une hausse des tarifs qui va mettre fin à la sur-utilisation de cette énergie.