L'armée égyptienne a mené la plus importante opération militaire au Sinaï depuis la guerre de Ramadhan 1973 L'attaque a visé le village de Toumah, dans le nord du Sinaï, après que des troupes se sont massées dans le secteur, à la frontière avec l'enclave palestinienne de Ghaza. Vingt activistes ont été tués hier dans des frappes menées à l'aube par des hélicoptères de l'armée égyptienne dans le Sinaï, a indiqué un responsable militaire, trois jours après la mort de 16 gardes-frontières dans une attaque attribuée à des islamistes extrémistes. C'est la première fois, depuis des décennies, que l'armée égyptienne mène des frappes aériennes dans la péninsule du Sinaï, où sa présence est restreinte par le traité de paix signé en 1979 avec Israël -qui a salué cette opération-. L'attaque a visé le village de Toumah, dans le nord du Sinaï, après que des troupes se sont massées dans le secteur, à la frontière avec l'enclave palestinienne de Ghaza. Un haut responsable militaire dans le Sinaï a déclaré à la presse, sous couvert de l'anonymat, que «20 terroristes avaient été tués» dans ces frappes menées par des hélicoptères Apache, lorsque la deuxième division d'infanterie a pris d'assaut Toumah. «L'opération se poursuit», a-t-il ajouté. D'autres responsables de la sécurité dans le nord du Sinaï ont fait part de frappes près de la ville de Cheikh Zouwayid, non loin du village. Dans la nuit, des assaillants non identifiés avaient attaqué des points de contrôle près de la ville d'Al-Arish, sur la côte nord du Sinaï, où trois policiers ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur. L'agence officielle Mena, dans sa version de l'opération, ne fait toutefois pas état de tirs depuis des hélicoptères, et ne mentionne pas précisément le nombre de tués. «Des éléments terroristes ont tiré des roquettes, des obus et à l'arme automatique (.) contre des appareils qui participaient aux recherches, mais ils ne les ont pas atteints. Les forces terrestres les ont ensuite affrontés et ont tué un certain nombre d'entre eux», affirme l'agence. Israël, également visé par l'attaque de dimanche dernier, a souhaité le succès de cette opération et salué les efforts menés par Le Caire pour reprendre en mains une région où l'insécurité a fortement progressé depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011. «La responsabilité du Sinaï relève de la seule Egypte, qui fait tout ce qui est dans son pouvoir pour lutter contre le terrorisme. Son succès permettra d'éviter des attentats terribles», a affirmé à la radio publique Amos Gilad, un haut responsable du ministère de la Défense. «Les organisations extrémistes constituent une menace pour tout le Moyen-Orient, et pas seulement pour l'Egypte et cela a déclenché quelque chose, ils (les Egyptiens) en ont mieux pris conscience et sont passés à l'action», a-t-il ajouté. Selon les médias israéliens, l'opération lancée par l'armée égyptienne est la plus importante menée depuis la guerre de 1973 («guerre de Ramadhan»). Ces frappes interviennent quelques heures après les funérailles militaires, au Caire, des 16 gardes-frontières tués dimanche soir près de la frontière avec Israël par un commando qui s'est ensuite infiltré sur le territoire israélien où il a été neutralisé. Mardi, des soldats et des policiers égyptiens avaient mené des perquisitions, à la recherche de suspects, dans des maisons situées dans le secteur de l'attaque, selon des responsables de la sécurité. L'Egypte a aussi décidé dimanche soir de fermer «sine die» le terminal de Rafah, unique point de passage entre le territoire palestinien et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël. Le président égyptien Mohamed Morsi avait déclaré peu après l'attaque que des «instructions claires» avaient été données pour reprendre «le contrôle total du Sinaï». L'armée égyptienne n'est que très faiblement présente dans cette péninsule en vertu de la démilitarisation prévue par les accords de 1979, qui ont permis la restitution du Sinaï à l'Egypte. L'armée égyptienne avait lancé à l'été 2011 une vaste offensive contre des groupes radicaux installés dans cette région désertique et accidentée, propice aux activités clandestines, mais sans mener d'attaques aériennes.