L'Algérie a désormais un nouveau monstre du 1500 m après le légendaire Nouredine Morceli. N'en déplaise à nos confrères du Daily Telegraph, ce quotidien à grand tirage qui avait qualifié en des termes insultants l'hymne algérien de provocateur, Quassaman a bel et bien fini par retentir dans le ciel londonien, après la brillante médaille d'or remportée sur le 1500 mètres, par le coureur algérien Toufik Makhloufi. L'enfant de Souk Ahras a surtout offert à l'Algérie sa première médaille d'or aux JO 2012 de Londres, dans des conditions sans précédent et surréalistes, pour le plus grand dam des nombreux détracteurs et éternels ennemis jurés de l'Algérie. Une course finale comme l'épreuve reine du 1500 mètres, ne pouvait échapper mardi passé à ce jeune coureur du demi-fond, tant ce dernier a tout simplement survolé tous ces adversaires, au terme d'une course qui a fait chavirer de bonheur le prestigieux Marocain Hichem El Guerroudj, l'ex-roi incontesté de la distance sus-citée. L'ex-champion du monde et médaillé olympique, qui avait détrôné un jour l'incomparable roi incontesté du 1500 mètres durant les années 1990, en l'occurrence l'Algérien Noureddine Morceli, était tout simplement devenu subitement complètement hystérique, et surtout au bord des larmes, mardi soir, dans le nouveau stade olympique de Londres. Le bonheur du Marocain El Guerroudj contrastait complètement avec les commentaires amers et surtout sarcastiques, qui ont émané de la part de certains médias et commentateurs français, visiblement toujours prêts à dire et à redire quand il s'agit de critiquer l'Algérie. Mais pour le jeune Toufik Makhloufi, que même beaucoup d'Algériens ne connaissaient pas du tout, sa première participation à des Jeux olympiques entrera désormais dans l'histoire, au même titre que sa compatriote Benida Merrah, l'autre médaillée d'or inattendue aux JO 2000 de Séoul, sur cette même distance du 1500 mètres qui avait aussi projeté sur le devant de la scène mondiale la première Algérienne consacrée en or dans des JO, l'autre ex-championne du monde Hassiba Boulmerka. C'est d'ailleurs dans les bras de sa compatriote et aînée Merrah que s'est jeté le jeune Makhloufi, et reçu l'emblème de l'Algérie qu'il portera fièrement sur ses épaules juste après la course, dans un stade olympique de Londres, encore sous le choc de l'exploit de l'Algérien. Même la grosse armada kenyane, constituée pourtant de trois coureurs, et non des moindres, s'est avérée totalement incapable d'entraver les desseins d'un jeune coureur algérien que personne n'attendait de voir remporter la finale reine du 1500 mètres avec autant d'aisance et de facilité. Nous-mêmes, qui étions complètement rivés sur notre petit écran, et proches de l'étouffement, nous n'en revenions pas devant la course fournie par le jeune Toufik Makhloufi. Inimaginable pour le commun des mortels, tellement notre unique représentant sur la distance du 1500 mètres, avait bel et bien scellé définitivement le sort de tous ses adversaires, en plaçant une accélération foudroyante avec une étonnante facilité, 400 mètres environ avant la ligne d'arrivée. Des adversaires d'un soir totalement asphyxiés par le démarrage d'un athlète algérien qui vient d'offrir à l'Algérie une médaille en or, comme pour perpétuer à son tour une tradition propre aux coureurs de demi-fond maghrébin, et ressuscitée sur le sol britannique cher aux ex-champions de la distance reine, les prestigieux Steve Cram et Sébastien Coe. N'est-ce pas ce commentateur sur France 3 qui commentait en direct la finale du 1500 mètres et qui avait qualifié l'Algérien Makhloufi de monstrueux à la manière du Britannique Coe, aujourd'hui, principal organisateur des JO de Londres ? Quel bel hommage, même si après-coup, certains commentaires racistes et malveillants se sont faits entendre comme d'habitude