Tlemcen, Djelfa, Bordj Bou Arréridj, M'sila, Relizane, etc. sont quelques-unes des wilayas qui dénoncent les choix de Djaballah. A la veille de chaque rendez-vous électoral, des mouvements de redressement et autres défections de militants se font jour. A quatre mois des élections locales, plusieurs formations politiques sont en butte à des mouvements de dissidence, qui ne manqueront pas d'avoir des répercussions sur la vie organique de ces partis. Le FLN, le FFS, le RND, le FNA... ont été secoués par cette vague de dissidence. Après le MSP qui a connu une «hémorragie» après la démission de Amar Ghoul, lequel a vidé son ex-parti de sa substance, avec la création d'un nouveau parti (TAJ), et le RND qui lui aussi n'a pas été épargné par le vent de la contestation, c'est au tour du Parti justice et développement (PJD) de Abdallah Djaballah de vivre une crise interne. Les choses semblent se compliquer pour celui-ci, qui risque encore une fois de perdre les rênes du nouveau parti, après avoir été «éjecté» d'En Nahda et du mouvement El Islah. Une fois de plus, c'est l'enjeu électoral qui nourrit la fronde. Les dissidents menés par Adda Fellahi, ne pardonneront, en effet, jamais au président du parti d'avoir manipulé les listes de candidatures lors des législatives du 10 mai. «La base du parti PJD a proposé des listes de candidats pour les élections législatives du 10 mai dernier, mais le cheikh les a remplacés par d'autres de son choix», révèle-t-on dans plusieurs bureaux de wilayas. Depuis les résultats des élections législatives, la base du parti de Abdallah Djaballah dénonce, refuse et résiste à la pression du leader du parti, qui, dit-elle, a placé ses candidats aux dépens des choix des candidats proposés par les bureaux des wilayas des quatre coins du pays, selon des sources sûres. Tlemcen, Djelfa, Bordj Bou Arréridj, M'sila, Relizane, etc. sont quelques-unes des wilayas qui dénoncent les choix de Djaballah. Des noms et des listes de candidats établies au niveau local, lors des dernières législatives, ont étés remplacés par d'autres, une fois arrivés au bureau de Djaballah à Alger. Le cheikh en a décidé autrement pour avoir la mainmise sur les militants du PJD (et de quelle manière?), en usant de ruse politique pour placer d'autres personnes de son choix. Les contestataires craignent que les mêmes agissements du cheikh se rééditent lors des prochaines élections locales. Voilà pourquoi le PJD a connu la débâcle aux élections législatives de 2012, et ce, rien que pour sanctionner la décision unilatérale du chef suprême du parti qui a décidé d'imposer ses listes aux dépens du choix et de la sélection de la base militante. Dénonçant la mainmise de Abdallah Djaballah qui croit détenir les vérités, en se portant contre la volonté de la base militante, notre source révèle une grave dérive politique du cheikh «Quelques semaines après les élections législatives, Abdallah Djaballah a appelé ses militants à sortir dans la rue pour rééditer la révolution tunisienne «le printemps El Yasmine», en Algérie.» Des agissements qui ont poussé un nombre indéterminé de cadres et de militants du PJD à tourner le dos de manière définitive à Djaballah. Le président du parti PJD, «est en porte-à-faux du message coranique et des valeurs ancestrales et universelles, en imposant ses choix contre la volonté de ses propres militants», dit-on. Engagés à poursuivre le combat de la résistance pacifique au sein du parti (PJD), les dissidents ont déjà lancé l'idée de l'organisation d'un congrès extraordinaire pour éjecter Abdallah Djaballah de son fauteuil. Par ailleurs, le porte-parole des dissidents, Adda Fellahi, a affirmé qu'une réunion est prévue après l'Aïd pour décider de la participation ou non au prochain scrutin.