Des poupées pour grands La première représentation aura lieu à la salle Ibn Zeydoun à 18h30 et la seconde le lundi 27 août, au Théâtre régional de Constantine. Dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie et des 50 ans des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Japon, l'ambassade du Japon vous convie le 25 août prochain, à assister à un spectacle de théâtre traditionnel japonais, appelé le Bunraku, consacré au jeu des marionnettes. La première représentation aura lieu à la salle Ibn Zeydoun à 18h30 et la seconde le lundi 27 août, au théâtre régional de Constantine. C'est la première fois que ce Théâtre est représenté non seulement en Algérie, mais dans toute l'Afrique, nous a signalé, lors de son passage à notre rédaction, Yoshiya Amitani, responsable à l'ambassade du Japon à Alger et chargé des affaires culturelles et de la communication. La troupe théâtrale japonaise est composée de 14 membres dont le grand maître de Bunraku M.Kiritake Kanjuro III, manipulateur principal de poupée, M.Takemoto Tsukoma-Dayu, narrateur et M.Tsurusawa Enza, joueur de shamisen. A la différence des autres genres du théâtre traditionnel japonais comme le Nô ou le Kabuki, dans le théâtre Bunraku on manipule des poupées japonaises lesquelles sont accompagnées du chant du narrateur et de la musique de l'instrument à trois cordes, appelé le shamisen. «C'est un théâtre de marionnettes qui donne l'impression que c'est pour les enfants alors qu'en réalité c'est destiné beaucoup plus aux adultes», nous assurera notre interlocuteur. Dans ce théâtre, il y a des poupées japonaises manipulées par trois artistes. Un grand maître avec plus de 20 ans d'expérience dans la manipulation de poupées. Il manipule la tête et la main droite, ensuite, le second artiste manipule la main gauche et enfin, le troisième artiste, les jambes. C'est le grand maître qui décide des mouvements de la poupée, nous apprend -on. Autrement, «le mouvement n'est pas décidé à l'avance mais le grand maître manipule à sa guise et les autres artistes suivent. C'est ce qui fait que la poupée bouge comme les humains». Dans le théâtre Bunraku, il y a deux sortes de pièces, ou d'intrigues, les faits historiques et les faits divers. Dans la première, il y a des épopées inspirées de l'histoire, mais il y a aussi des histoires d'amour et celle des princes et des princesses. Dans le deuxième volet il y a des histoires plutôt ordinaires de tout citoyen. Dans cette histoire-ci que le public est amené à apprécier samedi prochain, il s'agira d'une histoire d'amour entre une princesse et un prince. La pièce jouée à cette occasion, intitulée «Le Renard blanc», écrite par Chikamatsu Hanji, fait partie des pièces inspirées de l'Histoire. La princesse Yaegaki du clan Nagao, est fiancée au prince Katsuyori du clan Takeda, tous les deux très puissants et voisins. Mais le clan Nagao ayant décidé d'assassiner Katsuyori, sa princesse Yaegaki tente à tout prix de sauver son fiancé et part précipitamment le chercher. Devant un grand lac gelé de la région Suwa, Yaegaki, désespérée de ne pas pouvoir le traverser par bateau pour joindre Katsuyori, prie devant le casque militaire mythique de Takeda béni par le Grand Temple de Suwa. Alors, l'émissaire du temple, le Renard blanc, appraît et conduit Yaegaki vers Katsuyori en traversant le lac gelé. Jouée pour la première fois en 1766, «Le Renard blanc» est une des pièces les plus dynamiques du Bunraku et généralement bien appréciée par le public. Pour info, depuis le Xe ou XIe siècle, il y a une longue tradition du Théâtre de marionnettes japonais. Mais L'origine de ce qu'on appelle actuellement «Bunraku» remonterait au XVIIe siècle. Au XIXe siècle, Uemura Bunrakuken fonda le théâtre de marionnettes«Bunrakuza» à Osaka, et le Ningyo-Joruri se fit appeler «Bunraku». Aujourd'hui, avec le Kabuki et le Nô, le Bunraku est devenu un des trois grands genres du théâtre traditionnels du Japon. Son style, composé des 3 éléments artistiques, est unique parmi les théâtres de marionnettes du monde entier: la narration (Gidayu-bushi), la musique de Shamisen et la manipulation des marionnettes. Proclamé bien culturel immatériel important en 1955 par le gouvernement, le Bunraku a été désigné en novembre 2003 par l'Unesco en tant que patrimoine oral et immatériel de l'humanité. A présent, environ 90 artistes appartiennent au Théâtre national de Bunraku d'Osaka et déploient leurs efforts à la conservation et à l'évolution de cette forme unique d'art. C'est donc un privilège dont va bénéficier le public algérien. Il est bon de savoir également, qu'en plus de cette remarquable pièce, le Japon sera aussi présent cette année et en force au prochain Fibda. Avec des personnalités assez importantes mais aussi avec la projection d'un film d'animation en présence d'un réalisateur assez connu. Lors du Festival de musique symphonique en décembre prochain, il y aura aussi, nous a t-on indiqué, beaucoup de participants japonais, au moins dix musiciens japonais lesquels accompagneront une personnalité assez connue qui a déjà joué en Algérie.