Le théâtre bunraku s'apprête à faire une escale le 25 août à la salle Ibn -Zeydoun et le 27 du même mois au Théâtre régional de Constantine. Le bunraku est un type de théâtre japonais datant du XVIIe siècle. Les personnages y sont représentés par des marionnettes de grande taille, manipulées à vue.Tradition théâtrale plus particulièrement originaire de la région d'œsaka, le bunraku est interprété par un seul récitant qui chante tous les rôles, et trois manipulateurs pour chaque marionnette. Les marionnettistes sont visibles par le public et utilisent soit la gestuelle furi, plutôt réaliste, soit la gestuelle ka, empreinte de stylisation, selon l'émotion recherchée. Les manipulateurs respectent une hiérarchie réglée en fonction de leur degré de connaissance dans l'art du bunraku. Ainsi, le plus expérimenté (au moins vingt ans de métier) manipule la tête et le bras droit, le second le bras gauche et le dernier (le novice) les pieds. Pour pouvoir être manipulée, la marionnette possède ce qu'on appelle des contrôles ou baguettes sur ces différentes parties. Afin de manipuler plus aisément la marionnette, les manipulateurs se déplacent en position de kathakali, jambes à demi fléchies. Ils doivent ainsi faire beaucoup d'exercices physiques et d'assouplissement afin d'être les plus agiles possibles. Les têtes des marionnettes (kashira) sont divisées en catégories selon le sexe, la classe sociale et le caractère du personnage. Si certaines têtes sont spécifiques à des rôles particuliers, d'autres peuvent être employées pour plusieurs pièces en faisant varier la perruque et la peinture. Les têtes sont en effet repeintes et préparées avant chaque représentation. La préparation des perruques constitue un art en soi. Elles distinguent le personnage qui les porte et donnent des indications sur sa condition et son caractère. Les perruques sont faites de cheveux humains, des poils de queue de yak pouvant être ajoutés pour créer du volume. L'ensemble est fixé sur une plaque de cuivre. Afin de ne pas endommager la tête de la marionnette, la finition de la coiffure se fait sans huile, seulement avec de l'eau et de la cire. Le costume se compose d'une robe de dessous (juban), d'un kimono de dessous, d'une veste ou d'une robe extérieure, d'un collet d'une ceinture large. Afin de donner une sensation de douceur du corps, les robes sont fourrées de coton. Les costumes sont sous la supervision d'un fourrier. Ce sont alors les marionnettistes qui habillent eux-mêmes les marionnettes. Intitulée le Renard blanc, la pièce qui sera jouée fait partie des pièces inspirées de l'histoire écrite par Chikamatsu Hanji. Jouée pour la première fois en 1766, Le Renard blanc est la plus dynamique des pièces de bunraku. La princesse Yaegaki du clan Nagao est fiancée au prince Katsuyori du clan Takeda, toues les deux très puissants et voisins. Mais le clan Nagao ayant décidé d'assasiner Katsuyori, sa princesse Yaegaki tente à tout prix de sauver son fiancé et part précipitement le chercher. Devant un grand lac gelé de la région Suwa, Yaegaki, désespéré de ne pas pouvoir le traverser par bateau pour joindre Katsuyori, prie, devant le casque militaire mythique de Takeda Beni par Le grand temple de Suwa. Alors l'émissaire du temple le Renard apparaît et conduit Yaegaki vers Katsuyori en traversant le lac gelé. Il est à noter que la délégation artistique est composée de 14 memebres dont Kiritake III (manipulateur principal de poupée), Takemotoo Tsugoma Dayu ( narrateur), Tsuruzawa Enza (shamisen).