Plus qu'un outil de prestige, Alsat 1 est avant tout le meilleur moyen de prévenir les risques majeurs. Il y a un an, le 28 novembre 2002, Alsat 1, premier satellite algérien, a été lancé à partir de la base russe de lancement de Plessek, à 800 km au nord de Moscou. Il fut alors mis en orbite à 686 km de la terre. Ainsi l'Algérie marqua son entrée dans le cercle restreint des pays disposant de cet outil spatial, mis au service du développement scientifique et économique national. Le satellite algérien fait partie d'une série de microsatellites constituant une constellation dont la mission première est la prévention des risques majeurs à l'échelle de la planète. Cette constellation commence à prendre forme avec la mise en orbite des satellites anglais, nigérian et turc, en attendant le parachèvement de tout le réseau avec les satellites viétnamien, thaïlandais et chinois, attendus pour le début de l'année 2004. Loin d'être un outil de prestige, Alsat 1, outre ses applications dans le cadre de la mission internationale, est utilisé à l'échelle nationale à des fins civiles (agriculture, cartographie, hydraulique) de même qu'il est particulièrement efficace pour la reconnaissance des phénomènes naturels tels que la désertification, l'identification des zones steppiques, agricoles ou encore les aléas sismiques. Récemment Alsat 1 a livré de précieuses images satellite fort utiles notamment dans la lutte anti-acridienne et les feux de forêts. Une équipe du Cnts (Centre national des techniques spatiales) s'est récemment penchée sur l'utilisation des images Alsat 1 dans l'évaluation des superficies incendiées durant l'été. Le rapport final de cette équipe fait état de plus de 31.000 hectares incendiés dont 12.000 de forêts. Des résultats qui se sont avérés très justes après comparaison avec les données recueillies sur le terrain. L'identification satellite évite de la sorte, un processus compliqué et exténuant de recensement des dégâts qu'occasionnent les incendies sylvicoles. Le Centre national des techniques spatiales (Cnts) installé à Arzew (400 km à l'ouest d'Alger) et où sont réceptionnées les informations livrées par le satellite, puis l'Asal (Agence spatiale algérienne) ne ménagent désormais aucun effort pour informer et sensibiliser les utilisateurs potentiels sur l'importance de cet outil moderne. Des rencontres, des journées d'étude et des portes ouvertes sont organisées à cet effet. Plusieurs conventions lient l'Asal à certains secteurs stratégiques qui ne peuvent se passer de l'assistance de ce satellite. Un séminaire est prévu par l'Agence spatiale algérienne, dans les tout prochains jours à Alger, pour faire le bilan d'une première année d'activité d'Alsat 1. Forts de cette expérience, les spécialistes algériens espèrent continuer sur leur lancée et construire d'autres satellites plus performants. A ce propos, une équipe du Cnts a été formée au centre spatial de Surrey, au Royaume Uni, dans le cadre de la mission internationale. Comme il est prévu la création d'une unité de montage de petits satellites localisée à Bir El Djir (Oran). Est également à l'ordre du jour la construction de deux autres satellites; le premier sera dénommé Alsat 2 et sera spécialisé dans la télédétection tandis que le second sera destiné aux télécommunications. Est également retenu le principe de la coopération avec d'autres pays qui se consacrent aux techniques spatiales dont l'Argentine où vient de se rendre une équipe de chercheurs algériens. Incontestablement, Alsat 1 est le couronnement d'un effort soutenu mené dans la discrétion la plus totale par les équipes algériennes. Il symbolise aussi l'ouverture d'une institution nationale de recherche sur le monde, contribuant ainsi par ricochet au développement du pays.