On en veut pour preuve cette agitation que connaissent les deux ailes. Comme appréhendé par les observateurs de la scène politique en Kabylie, les résolutions du dernier conclave interwilayas n'ont pas été reçues positivement par l'ensemble des acteurs du mouvement citoyen à Béjaïa. Bien au contraire, la fracture qui s'est produite au sein la Cicb, à la veille de la rencontre interwilayas la plus controversée dans l'histoire des archs, n'est, apparemment, pas près de se refermer. On en veut pour preuve cette agitation que connaissent les deux ailes. Ces dernières s'attellent désormais à l'organisation de deux conclaves, que seul le sigle Cicb réunit. On s'y attendait beaucoup, vu les circonstances ayant prévalu avant et après la rencontre interwilayas. La présidence tournante de la Cicb, qui regroupe en son sein l'essentiel des coordinations communales ayant été au rendez-vous de Tizi Ouzou, a appelé à une rencontre ordinaire à Aït M'likèche pour ce lundi afin de débattre des actions et perspectives du mouvement qui restent à déterminer en fonction de la réponse du pouvoir, sommé, rappelons-le, de se fixer avant le 3 décembre à minuit sur les incidences retenues à Raffour. Au sein de cette aile, qui n'hésite pas à s'afficher comme «la majorité positive», on se montre plutôt serein. Convaincus de la justice de leur démarche, qui reste, à leurs yeux, conforme aux principes directeurs du mouvement, les délégués désignés sous le vocabulaire de «dialoguistes» ne ferment pas les portes de la réconciliation. Il suffit, déclare-t-on dans l'entourage de cette fraction, de «reconnaître le dernier interwilayas et les résolutions adoptées». De son côté, l'aile contestataire ne l'entend pas de cette oreille et redouble de «férocité» à l'égard de sa rivale qu'elle accuse d'avoir piétiné le code d'honneur et les principes directeurs du mouvement citoyen. Cette fracture s'est déjà illustrée à travers une déclaration publique dans laquelle elle se démarque du conclave interwilayas et de ses résolutions en appelant à une rencontre extraordinaire de la Cicb. Ce qui est, apparemment, parti pour se concrétiser dans les prochains jours à Akbou. Le hasard a voulu que les deux rencontres parallèles se tiennent le même jour, soit lundi prochain. Si cela venait à se confirmer, ce qui est probable, l'aile opposée au dernier conclave interwilayas pourrait vraisemblablement se rallier à l'aile de Mechtras qui a déjà annoncé «son conclave interwilayas». La fracture, qui n'était jusque-là qu'au sein des structures wilayales, touchera de fait l'instance suprême des archs. Dans toute cette affaire, «seul le pouvoir et ses relais en sortiront vainqueurs», estime-t-on au sein de l'opinion qui se désole de la tournure prise par les événements. Pour l'homme de la rue, la déception est grande. Désormais, on ne croit plus à rien. L'indifférence est quasi totale à tous ces bruits de bottes.