L'idée de médiation poursuit son petit bonhomme de chemin au sein du mouvement citoyen. En dépit des échecs répétés de réconcilier les deux ailes antagonistes de la Cadc, l'idée de médiation poursuit son petit bonhomme de chemin au sein du mouvement citoyen, et les réconciliateurs ne désespèrent pas de recoller les morceaux d'une structure qui a volé en éclats. A cet effet, les coordinations des Ouacifs, Ath Zmenzer et Aïn El-Hammam, qui occupent une position médiane entre les deux ailes, mais qui incarnent également une opposition feutrée au document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, ont tenu un point de presse, hier, à Tizi Ouzou, où la réconciliation et la démarche unitaire entreprise depuis le 30 octobre dernier ont été longuement évoquées. Ainsi, Ali Ouanèche, délégué d'Ath Zmenzer, regrettera que «la hantise du mouvement citoyen, qui est la division, se soit produite à l'approche de l'objectif final du combat citoyen». Pour lui, les trois coordinations, qui prônent la médiation, jouent le rôle du pompier pour tenter d'aplanir les divergences qui minent les archs. Pour sa part, Idir Aït Maâmar de la coordination des Ouacifs réfute le qualificatif de groupe aux initiateurs de la médiation pour ne pas fragiliser davantage le mouvement. «C'est un ensemble de coordinations dont le dénominateur commun est de préserver la cohésion de la Cadc.» Pour lui, «la division n'est pas une fatalité. Maintenant, il faut situer le mal et prescrire une thérapie de choc.» A ce titre, il plaidera «pour un conclave de vérité où tout un chacun fera son mea culpa, et du coup s'efforcer à enterrer définitivement la hache de guerre». Pour cela, «il faut que chacun assume ses responsabilités pour tenter de transcender la crise avec un esprit de maturité et de lucidité car, dans tous les cas de figure, la situation à vau-l'eau qui prévaut actuellement ne profite qu'au pouvoir», a-t-il indiqué. Cela dit, le délégué des Ouacifs, tout en appelant ses pairs à la retenue et à la pondération dans leurs déclarations, estime que «les coordinations, qui prônent la réconciliation, refusent de se positionner comme elles refusent de cautionner les exclusions de part et d'autre». Dans ce sens, les coordinations des Ouacifs, d'Ath Zmenzer et de Aïn El-Hammam, qui ont boudé le dernier conclave de l'interwilayas, ont affirmé qu'elles continueront dans leur politique de la chaise vide pour la rencontre du 4 décembre «tant que des coordinations entières se voient refuser l'accès à la plénière». Sur un autre registre, Idir Aït Maâmar conteste le document de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur «car lors de son adoption il n'a pas recueilli le consensus». De son côté, un délégué d'Ath Zmenzer précisera que «le pragmatisme pour arracher le maximum d'acquis pour la Kabylie doit primer sur les affinités et les intérêts étroits, pour éviter au mouvement le syndrome du MCB». Selon lui, «les récentes dissensions au sein de la Cadc sont provoquées par le climat de suspicion et de méfiance entre délégués qui a toujours pesé lors des conclaves, et le document avait été la goutte qui a fait déborder le vase». Tout en surfant sur les luttes partisanes au sein de la Cadc, Tahar Temim de Aïn El-Hammam, parlera «de la présidentielle qui interfère et aiguise les ambitions». Concernant le désamour entre le RCD et les archs et la guerre de soie qu'ils se livrent, Idir Aït Maâmar appellera les deux camps à se limiter à leurs missions respectives et éviter de la sorte le remake du triste épisode de l'après-10 octobre 2002.