Les interventions des délégués ont été divisées en deux tendances. La fracture au sein de la Cadc s'aggrave chaque jour davantage, et le divorce entre les deux ailes antagonistes semble définitivement consommé. En effet, l'échec du conclave de vérité ou de confrontation qui devait se dérouler, hier, à Tizi Rached est parmi les éléments qui confortent ce constat de l'inexorable déchirement entre le groupe d'Imzizou et celui de Mechtras. Ainsi, devant l'absence lors de ce conclave des coordinations dissidentes et la défection de celles qui avaient pourtant lancé l'initiative, à savoir Ouacif, Aïn El Hammam et Aït Zmenzer, les 34 coordinations dites proches d'Abrika étaient dans l'obligation de trancher définitivement le chapitre. Cela dit les interventions des délégués ont été divisées en deux tendances. Ainsi, si certains avaient plaidé pour laisser la réunion ouverte et du coup tendre une deuxième fois la perche à l'aile de Mechtras pour élire de nouveaux délégués et renforcer la structure de la Cadc, d'autres représentants le courant radical, ont estimé que ces absences sont significatives de la démarcation politique de ces coordinations dissidentes par rapport au mouvement. Or, pour eux, ces dissidents, et faute d'arguments, avaient redouté la confrontation. Dans ce sens, ils ont appelé à tirer un trait définitif sur la réconciliation. En revanche, l'aile de Mechtras rejette la réconciliation telle que prônée par le groupe d'Imzizou. Ainsi, Rabah Issadi de la coordination de Maâtkas estime que «les coordinations d'Abrika sont aux abois et se cherchent. A travers cet appel à un conclave de vérité, elles veulent arracher la caution des délégués authentiques de la Cadc et valider leur feuille de route concernant le dialogue déjà enclenché avec Ouyahia.» Concernant la fameuse histoire de la commission de solidarité, le délégué de Maâtkas, accusé de malversation, se défend d'avoir détourné les fonds du mouvement. En parallèle, les coordinations de Ouacif et Aït Zmenzer qui avaient lancé l'initiative de médiation ne semblent pas favorables à la démarche réconciliatrice du groupe d'Imzizou. A ce titre, ces coordinations exigent qu'il y ait d'abord «la levée des mesures d'exclusion, l'annulation du document de mise en oeuvre et le retour aux résolutions du conclave de Raffour parce que consensuelles». De ce fait, toutes les résolutions adoptées jusque-là, notamment celles du conclave de l'Intht et celles d'Azib Ahmed deviennent caduques. C'est dire qu'aujourd'hui le voeu pieux des coordinations de Ouacif et d'Aït Zmenzer de voir les deux ailes réunies sur un même sigle bute sur l'intransigeance des deux parties à faire des concessions pour sauver une structure plus que jamais déchirée.