Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! l'adage le dit si bien, mais de plus en plus le flacon est aussi important que le contenu. Oui, finie l'époque où il suffisait de produire. Surtout quand on produisait national! Mais avec l'entrée dans l'économie de marché et l'«agression» des magasins et des vitrines par les produits étrangers si bien présentés et si alléchants, les opérateurs algériens prennent finalement conscience qu'un bon emballage et une bonne présentation peuvent faire la différence. Question de marketing. Dans les pays développés, les budgets consacrés à ces questions sont substantiels: le design, les formes et les couleurs doivent être suggestifs et donner envie d'acheter et de consommer! En Algérie, c'est seulement à partir des années 1990 qu'on a commencé à prendre conscience que le travail en aval (mise sur le marché et accroche de la clientèle) est aussi important que le travail en amont (production). Dans la structure des prix, on intègre toutes ces données. Depuis huit ans donc, est organisé à Alger le Salon international de l'agroalimentaire, du conditionnement et de l'emballage, dont c'est la huitième édition, qui ouvrira aujourd'hui ses portes à 14h au Palais des Expositions, Pins Maritimes, Alger. Qu'est-ce qui peut pousser un client à choisir entre deux produits, sinon la qualité de l'emballage? Aujourd'hui, les techniques ont beaucoup évolué, intégrant l'infographie, les effets spéciaux et les techniques de mise en page. La même publicité, déclinée en spot publicitaire pour la radio, peut trouver une présentation aussi attirante pour la radio, les supports visuels comme les revues et les affiches, tout en habillant l'emballage ou le conditionnement. Là, on est assuré d'obtenir l'ivresse et la beauté du flacon. L'entrée sur le marché national des produits étrangers, qui maîtrisent toutes ces techniques de présentation, créent une situation de concurrence et obligent les opérateurs algériens à en prendre de la graine, surtout les opérateurs privés qui ont investi le créneau de l'agroalimentaire. Doucement mais sûrement, il y a des choses qui bougent et qui prouvent que les Algériens peuvent relever le défi dans un secteur qui demande créativité, savoir-faire et esprit d'innovation. C'est toute la différence qui existe entre la conception d'un développement basé sur la PME-PMI et un développement basé sur l'industrie lourde, gangrenée par la bureaucratisation.