Tombé dans le domaine public, un médicament princeps devient générique. Pour le commun des citoyens qui fréquente ponctuellement ou habituellement les officines pharmaceutiques tout cela ne serait que du latin. Et même si, par les temps qui courent, ce sont ses poches qui sont en premier soulagées avant que les effets du médicament ne fassent leur effet, il n'en demeure pas moins que le médicament générique a autant de propriétés thérapeutiques que celui qui est à son origine (le princeps). Cela, les pharmaciens, les délégués de nouveaux producteurs envahissants, les médecins vous le confirmeront parce que cet élan, soudainement consensuel, qui donne l'impression de les unir au profit du malade et les liguer contre les grands laboratoires de l'industrie pharmaceutique n'est que le fruit d'un placement en attente d'un retour sur investissement. Cela même si, effectivement, il n'existe aucune différence entre le médicament d'origine et celui dit générique, exception faite du coût. En fait, toutes les parties évoquées précédemment ont tout intérêt à vanter les qualités du générique parce que c'est justement en raison de son coût accessible aux grands corps malades qu'il offre plus d'opportunité de faire des gains, car il faudrait préciser, dans ces colonnes, que, très souvent, si ce n'est en général, bien des malades parmi les plus atteints se résignent peu à acheter un produit essentiel pour leur santé pour cause de cherté. Ce qui revient à dire que tout est affaire de marketing, preuve en est que certains grands laboratoires de l'industrie pharmaceutique n'hésitent pas à commercialiser un princeps au prix du générique. C'est un peu une course contre la montre entre géants de ladite industrie. En l'absence parfois de gains faciles, les magnats de la grande industrie pharmaceutique n'hésitent pas souvent, de connivence avec les dirigeants de certains pays, à inventer de spectrales épidémies telle les récentes grippes aviaire et porcine face auxquelles, heureusement, des populations ont lucidement réagi et contraint leurs gouvernants à se débrouiller avec leurs encombrants stocks. Mieux encore, il y a quarante-huit heures, 28 maires de grandes communes françaises s'apprêtent à attaquer l'Etat français pour les désagréments causés et les investissements consentis pour la vaccination des populations. Ceci étant, tout malade a tout intérêt à ne pas faire la fine bouche devant un médicament générique, parce qu'il est surtout question de se soigner, et le générique comme le princeps soignent normalement. Plus trivialement, un autre aurait dit : «Peu importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse.» A. L.