Les responsables du MSP ont bien du souci à se faire Laminé par les crises internes et affaibli par le divorce consommé avec l'ancien ministre des Travaux publics, le parti de Soltani se retrouve dans l'impasse. Le MSP risque d'être le grand perdant des prochaines élections locales. La formation de Bouguerra Soltani, qui ne sait plus sur quel «air» danser, va droit dans le mur. Laminé par les crises internes et affaibli par le divorce consommé avec l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, le MSP se retrouve dans l'impasse. A deux mois des élections locales, le parti de feu Nahnah semble avoir perdu la boussole. Il risque même d'y laisser des plumes...voire des poils lors du scrutin du 29 novembre. Fera-t-il cavalier seul, ou va-t-il tenter une nouvelle aventure, après les épisodes de l'Alliance présidentielle et de l'Alliance verte? Question légitime, d'autant plus que le MSP n'a pas encore tranché la question de l'Alliance avec ses partenaires d'El Islah et d'En Nahda. Ayant pris un sacré coup lors des élections législatives du 10 mai dernier, le mouvement compte revoir sa copie. Pour affronter la bataille des locales, le MSP préfère consulter sa base au sujet des alliances et l'élaboration des listes communes. Alors qu'il a réitéré son attachement à l'Alliance verte, M.Soltani ne veut pas trop se risquer cette fois-ci. Le score réalisé durant les législatives a beaucoup influé sur le poids du parti et sa cohésion. De nombreux militants étaient contre la constitution des listes communes avec En Nahda et El-Islah lors du scrutin de mai dernier. Conscient de la situation, le MSP veut éviter un nouvel échec. Or, le MSP peut-il se passer de l'Alliance de l'Algérie verte? Le parti n'a pas le choix. Il se retrouve entre deux feux. Obéir à la base et aller seul aux élections ou s'attacher à ses nouveaux alliés de l'Algérie verte. Dans les deux cas, le MSP craint de perdre la cote. Au niveau de la base, l'option de mener la course des locales sans El Islah, ni En Nahdha est plus soutenue. Pour éviter la rupture avec les deux formations islamistes, des voix suggèrent des alliances au cas par cas, dans quelques wilayas où les chances du MSP sont réduites. Or, dans le cas où il se présenterait seul aux locales, le parti de Bouguerra Soltani risque de signer son arrêt de mort. Les conséquences de la fracture sont encore plus graves avec la création du TAJ. Le parti de Amar Ghoul a «pompé» plusieurs cadres des rangs de son ex-parti. A l'instar de celui de M.Menasra, le parti de M.Ghoul a réussi à attirer un grand nombre de militants, comme Abdelkader Djemâa. Conforté par le score réalisé lors des législatives à Alger, M.Ghoul a provoqué un véritable séisme dans la maison MSP. Des démissions en cascade ont été annoncées au lendemain de la création du TAJ. En rassemblant tous les Algériens, fidèles, travailleurs et sincères, sous la bannière des «sans idéologie», l'ancien ministre des Travaux publics a placé la barre plus haut. Contrairement à son ancien patron, M.Ghoul ne vise pas uniquement l'électorat islamiste. Les contours de cette formation démontrent ses intentions et une volonté affichée de ratisser tres large. Le TAJ ne sera pas un simple parti politique, mais un réservoir «d'intégrités», qui se pose comme une alternative pour reconstruire le pays et «son moral.» Le TAJ veut se distinguer des partis qui occupent la scène mais surtout des nouveaux partis qui n'arrivent même pas à décoller. En peu de temps, il a su attirer dans sa formation les meilleurs cadres du MSP et militants d'autres partis, des mécontents et des dissidents. Avec un rival comme le TAJ, le MSP n'a pas beaucoup de chance de réaliser un bon score. En plus du TAJ, le MSP va se retrouver devant une dizaine de partis à se partager l'électorat islamiste. Ainsi, le MSP donne l'image d'une formation en perpétuelle «décomposition». Après le départ des Menasra, Dana, Chenine et autres, c'est au tour de Ghoul de tirer sa révérence. Ce qui ne manquera pas d'inspirer d'autres cadres, si jamais le parti venait à connaître une autre mésaventure en novembre prochain.