«J'adresse à partir de cette tribune un salut respectueux au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, initiateur du processus de la réconciliation nationale ; un processus que nous voulons voir continuer.» C'est l'une des phrases phares prononcées, hier à Alger, par le président du nouveau parti politique TAJ (Tajamoû Amel al Djazaïr), Amar Ghoul, à l'ouverture des travaux de la conférence nationale de préparation du congrès constitutif du parti, nouvellement créé. Né à la suite de la dissidence de l'ancien ministre des Travaux publics d'avec le Mouvement pour la société et la paix (MSP) et d'un groupe de militants, le parti TAJ serait-il la nouvelle vitrine politique de M. Ghoul, entré en disgrâce avec son ancienne chapelle politique au lendemain de ce qui a été qualifié de «débâcle» de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), lors des législatives du 10 mai 2012 ? C'est le cas de le dire. Ladite alliance, qui regroupe outre le MSP de Bouguerra Soltani, les partis Islah de Hamlaoui Akkouchi et Ennahda de Fateh Rebaï, s'est déclarée «choquée» par les résultats obtenus, elle qui misait sur un raz-de-marée électoral dans le sillage du «printemps arabe» qui a porté des islamistes au pouvoir (Tunisie et Egypte). Dénonçant ces résultats, le MSP de Bouguerra Soltani a pris la décision, à travers sa plus haute instance, de se retirer du gouvernement au sein duquel il détenait quatre portefeuilles (Commerce, Tourisme, Pêche et Travaux publics). À la surprise générale, Amar Ghoul fait faux bond et refuse de suivre l'orientation du parti. C'est le clash. S'ensuit alors une guerre de mots entre Ghoul le dissident et la direction nationale du parti islamiste, par médias interposés, avant que l'ancien ministre des Travaux publics ne décide de claquer la porte à la direction du MSP et de prononcer le divorce. Aujourd'hui, Amar Ghoul auquel des observateurs politiques prêtent des ambitions politiques, notamment un retour probable (d'où le clin d'œil au président Bouteflika ?) dans la composante du prochain gouvernement qui, par ailleurs, se fait toujours attendre. «Nous croyons en la démocratie comme idée mais aussi comme comportement et une culture favorisant une alternance au pouvoir», a déclaré le président «provisoire» de TAJ, qui prépare son congrès constitutif. Amar Ghoul qui s'adressait à ses partisans et militants venus de différentes régions du pays, en présence de certaines figures nationales, a insisté tout au long de son allocution sur la notion de démocratie «constructive, (qui) ne se départit pas de ses spécificités et (qui) n'exclut personne, soucieuse de la stabilité du pays». Le parti TAJ se fait un point d'honneur d'œuvrer à la «refondation de la bonne gouvernance» qu'il conditionne toutefois par le retour de la confiance entre le citoyen et les institutions de l'Etat. Concernant les principales orientations de TAJ, Amar Ghoul en a énuméré huit. La plus importante de toutes, la valorisation de la ressource humaine. «Nous croyons fermement que tout changement passe par la prise en charge de la ressource humaine», a dit Ghoul. Autre axe non moins important pour TAJ : la réhabilitation de ce que le tribun a appelé le «concept de la performance» chez les responsables. Notons par ailleurs qu'à l'ordre du jour de la conférence nationale de Taj figure la préparation des prochaines élections locales du 29 novembre. Y. D.