L'Opgi et les communes membres du groupement d'Oran ont été sommés par la wilaya de se mobiliser pour cette opération d'envergure. Prévu pour aujourd'hui, le relogement des occupants des Italidyles du quartier d'Es Sedikia (localement appelées «Batimates Taliane» n'aura probablement pas lieu. Pour cause, plusieurs familles concernées rejettent en bloc les conditions qui ont précédé l'opération. 500 familles sont concernées par le relogement qui doit être entamée aujourd'hui, a-t-on relevé dans le communiqué diffusé par le cabinet de la wilaya d'Oran dans lequel on y lit que «toutes les conditions inhérentes au recasement ont été réunies». L'Opgi et les communes membres du groupement d'Oran ont été eux-mêmes sommés par la wilaya d'Oran de se mobiliser avec leurs moyens humains et matériels, aux fins d'être à l'heure du rendez-vous. A la dernière minute, plusieurs familles concernées ont fait faux bond en s'opposant à la démarche qu'elles estiment décidée «unilatéralement par la wilaya d'Oran». Une délégation composée de représentants des habitants de la cité «Batimates Taliane» est allée jusqu'à rencontrer le wali d'Oran en vue de lui exprimer le rejet des familles concernées quant à la décision et aux conditions de leur relogement décidées à l'insu des concernés. Dans le fond, les occupants des Italidyles accueillent avec bonheur le relogement tandis que dans la forme, rien ne va plus, les bénéficiaires des nouvelles habitations rejettent catégoriquement l'idée d'être relogés à la va-vite et encore dans des appartements qu'ils ont qualifiés de «cages à poules». «Nous lui (le wali d'Oran) avons exposé la réalité des choses et il s'est montré sensible aussi bien à notre cause qu'à notre discours», a affirmé un délégué des familles. Et ce dernier d'ajouter que «nous croyons que le wali a été induit en erreur, c'est pourquoi il aurait décidé l'annulation de l'opération». Ce n'est pas tout. Les occupants des «Batimates Taliane» rejettent, sur un autre plan, l'idée qu'ils soient relogés dans des appartements de Hai El Yasmine, quartier situé dans la banlieue Est d'Oran alors qu'ils ont vécu un pan entier de leur vie à quelques pieds du centre-ville d'Oran. «Nous reconnaissons qu'on nous a affectés vers des nouvelles habitations, mais il est tout de même utile d'aller voir aussi bien la qualité des appartements qui ne répondent pas à nos aspirations», ont déploré plusieurs délégués des familles concernées. Ces appartement, ont-ils expliqué, «sont constitués de petites chambres et en plus, même l'agencement de l'espace est mal pensé. Dans ce cas de figure, nous préférons rester dans nos appartements qui sont aussi bien spacieux que confortables», ont indiqué plusieurs habitants. Globalement, l'opération est-elle compromise. Tout porte à le croire vu qu'aucune des 500 familles ne compte quitter les lieux de son ancienne habitation, des bâtiments construits en préfabriqué par des coopérants italiens au début des années 1980. L'opposition affichée par certains bénéficiaires n'est tout de même pas partagée par l'ensemble des occupants de Italidyles. Force est de constater que nombreuses sont les familles qui ont, tout en attendant l'arrivée des camions de l'Opgi, plié bagages. «S'ils veulent rester, tant mieux pour eux, mais d'aucuns n'a le droit de nous priver d'une habitation décente», dira une femme d'un âge avancé. Et cette dernière d'ajouter que «nous en avons ras-le-bol des eaux usées qui montent jusqu'au plus haut niveau à la moindre obstruction des canalisations sous terrains situées dans les soubassements de ces immeubles qui construits à l'aide d'une matière très toxique, l'amiante». En somme, outre les 500 familles d'Es Sedikia à reloger dès aujourd'hui, 600 autres familles, ayant occupé pendant de longues années les vieilles bâtisses à risque des quartiers populaires d'El Hamri, Mediouni et Derb sont, elles aussi, concernées par une autre opération similaire à laquelle le coup d'envoi sera donné dans les tout prochains jours, a-t-on relevé du communiqué de la wilaya d'Oran.