Une distinction méritée «Ce fut une grande surprise et une grande émotion à l' annonce du Valois de l'actrice. J ai tout de suite pensé à Merzak Allouache et Nabil Asli, à mes amis actrices et acteurs algériens...», nous a confié Adila. Les acteurs algériens Adila Bendimered et Khaled Benaïssa ont été primés mardi au 5e Festival du film francophone d'Angoulême pour leur interprétation remarquée dans le film Le Repenti du réalisateur algérien Merzak Allouache. Adila Bendimered s'est vu attribuer le «Valois de la meilleure actrice», alors que Khaled Benaïssa recevait celui du «meilleur acteur» pour leurs rôles dans le «Le Repenti», distingué à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2012. «Dès la première projection du Repenti, il y eut un retour très fort du public. Ce fut une grande surprise et une grande émotion à l'annonce du Valois de l'actrice, doublé par le Valois de l'acteur. J'ai tout de suite pensé à Merzak Allouache et Nabil Asli à mes amis actrices et acteurs algériens...» nous a confié la comédienne Adila Bendimerad qu'on aura découvert durant ce mois de Ramadhan dans un autre registre, plus comique avec le sitcom Ammi Achour de Yanis Koussim. Fortement ovationné aussi à Cannes où il avait remporté le prix «Label Europa Cinémas», Le Repenti aborde pour la première fois et sur grand écran, le thème de la concorde civile en Algérie. C'est l'histoire du retour d'un terroriste, Rachid, interprété par Nabil Assi, dans un village des Hauts-Plateaux algériens et la difficile confrontation avec un couple endeuillé par le rapt de son enfant. Quand surgissent les fantômes du passé. Si l'une tente d'oublier, pour l'autre le temps semble s'être arrêté depuis...Un sujet délicat et sensible que le réalisateur a su «exhumer» et le mettre à nu en se passant de tout alarmisme réducteur mais avec force intelligence et pudeur, indiscutablement. Un film qui ne juge pas mais revient sur un passé douloureux pas encore cicatrisé et dont les stigmates sont encore vivaces. Un film qui, loin de tout discours politique propagandiste, tente de véhiculer un désir de compréhension, mieux, faire une piqûre de rappel à notre mémoire en jachère, administrée via des images serrées, parfois haletantes mais expressives, quand les mots de consolation n'ont plus sens. Un cinéma psychologique, torturé, mais simple qui repose sur des hommes dignes, loin cette fois, de son tortueux Normal. Sans doute, la raison des deux Prix décernés à nos acteurs. A la précédente édition du festival, l'Algérienne Samia Meziane avait reçu le «Valois de la meilleure actrice» pour son rôle dans Voyage à Alger de Abdelkrim Bahloul. Cette fois, c'est à son mari de se targuer de ce prix amplement mérité. Notons que le 5e Festival du film francophone d'Angoulême, une édition anniversaire, a proposé en l'espace de cinq jours pas moins de 44 films et plus de 70 projections. Et c'est Catimini de la Québécoise Nathalie Saint-Pierre de se voir attribuer le Valois d'or du 5e Festival du film francophone d'Angoulême.