L'opposition koweïtienne a durci sa campagne en décidant d'organiser un sit-in quotidien pour réclamer des réformes politiques et notamment la désignation d'un Premier ministre hors de la famille régnante des Al-Sabah. «La souveraineté doit revenir au peuple et le peuple a décidé de faire de (cheikh) Jaber al-Moubarak le dernier Premier ministre de la famille Al-Sabah », a déclaré Walid Tabatabaï, un élu islamiste, devant des milliers de manifestants réunis dans la nuit de lundi à mardi à Koweït. « Les Al-Sabah peuvent diriger l'émirat et le peuple doit diriger le gouvernement », a ajouté cet élu devant le rassemblement sur l'esplanade du Parlement koweïtien, baptisée «Place du changement » Les manifestants, dont 21 élus du Parlement de 50 sièges, ont décidé d'y camper toutes les nuits jusqu'à la décision attendue le 24 septembre de la Cour constitutionnelle sur un nouveau découpage des circonscriptions électorales. L'opposition, dirigée par les islamistes et les tribus, qui a déjà manifesté le 29 août, menace de boycotter les prochaines élections si la loi électorale, prévoyant un nouveau découpage des circonscriptions, était modifiée. Le Koweït est plongé dans une nouvelle crise politique. A la suite d'une série de manifestations, le pouvoir a dissous en décembre 2011 le Parlement élu deux ans plus tôt et des élections anticipées, tenues en février, ont été remportées par l'opposition islamiste. Mais par une décision sans précédent, la Cour constitutionnelle a invalidé le 20 juin les élections de février, dissous le Parlement et rétabli celui de 2009, favorable au gouvernement. Ce parlement n'est cependant pas arrivé à se réunir faute de quorum. L'opposition veut sa dissolution et l'organisation d'élections anticipées. Le gouvernement a demandé à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la loi électorale de 2006 qu'il juge non conforme, mais l'opposition tient à cette loi qui divise le pays en cinq circonscriptions, contre 25 précédemment. Membre de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole), le Koweït, première monarchie du Golfe à avoir un Parlement élu, connaît des crises politiques à répétition depuis 2006, attribuées aux luttes de pouvoir au sein de la dynastie Al-Sabah qui règne depuis plus de 250 ans.