Le feuilleton des collèges transformés en annexes pour soulager les lycées surchargés continue. Ce sont, maintenant, des écoles qu'on utilise pour accueillir les élèves de première année secondaire. Le feuilleton de la rentrée continue. Après les collèges, ce sont maintenant les écoles primaires qu'on transforme en annexes pour accueillir les élèves des classes de première année secondaire. Des solutions palliatives que n'ont pas digéré les parents qui n'acceptent pas que leurs enfants soient en contact avec des adolescents qui ont presque trois fois leur âge. Etonné de voir l'école primaire Mahfoudh-Djermani se transformer en annexe d'un lycée, Abdelkader Boukantar a peur pour ses enfants et pour leur sécurité. Selon lui, la direction de l'Education d'Alger-Est a pris, là, une très mauvaise décision qui risque de perturber sérieusement les écoliers, particulièrement, les plus petits qui auront comme nouveaux camarades des élèves beaucoup plus âgés qu'eux. «C'est en accompagnant mes enfants, le premier jour de la rentrée, que j'ai appris que des lycéens de classe de première année secondaire avaient été affectés à cet établissement pour poursuivre leur scolarité», nous a-t-il confié. Pourquoi choisir une école primaire, alors qu'il existe plusieurs CEM au niveau de la localité? Notre interlocuteur qui dit ne pas avoir de réponse, pour l'heure, semble beaucoup en vouloir aux responsables qui, en prenant cette décision, ont pénalisé, à l'en croire, les élèves, soumis, depuis le 9 septembre, au régime de la double vacation. «Ces changements sont très pénalisants. D'abord, pour les parents, à cause des nouveaux horaires et surtout de la durée des cours dispensés qui a été revue à la baisse, pour les parents, ensuite, qui sont obligés de revoir leur programme pour accompagner et récupérer leurs enfants à leur sortie de l'école.» Le directeur de l'école aurait refusé de s'exprimer sur la question. Du moins, c'est ce que nous déclaré notre interlocuteur. «J'ai essayé de me renseigner auprès du directeur, malheureusement, ce dernier n'a pas voulu s'exprimer, se contentant de dire qu'il était tenu par l'obligation de réserve et qu'il fallait s'adresser à la direction l'Education nationale concernant cette question.» Lui et quelques parents d'élèves comptent organiser un sit-in, mais ils préfèrent attendre encore quelques jours avant de décider de la marche à suivre. Car, le problème de sureffectif des élèves au niveau des établissements secondaires semble s'inscrire dans la durée malgré les appels au calme de Abdelatif Baba Ahmed et des directeurs de l'Education nationale. Alors qu'on s'attendait à une rentrée scolaire tranquille, le surplus d'élèves admis en première année secondaire et surtout les retards mis dans la livraison de nombreux lycées programmés pour la rentrés, ont mis tout le monde dans la gêne. Les solutions envisagées ont, certes, atténué la tension au niveau de certaines wilayas, mais dans beaucoup d'autres, le problème reste entier et ce n'est pas en transformant des collèges et des écoles primaires en annexes des lycées qu'on parviendra à le résoudre entièrement. D'ailleurs, des voix s'élèvent un peu partout pour dénoncer ces palliatifs qui consistent à «déshabiller Ahmed pour habiller Rachid». Une pratique dénoncée par de nombreux syndicats qui doutent des promesses faites par les responsables du secteur.