C'est en pleine polémique sur un film contesté sur l'islam que des ouléma se rencontrent à Oran. «La mondialisation a mis les musulmans dans un état d'incertitude notamment en ce qui concerne leurs valeurs civilisationnelles.» C'est ce qu'a affirmé, hier Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses, ajoutant que «cet état de fait, qui a créé chez les musulmans une sorte de précarité culturelle et religieuse, les a emmenés à vivre dans une sorte d'égarement et de perte». De telles déclarations laissent croire que le monde musulman est dans le besoin, à la fois immédiat et urgent, de s'imposer en occupant une place importante dans les concerts mondiaux d'autant que la mondialisation porte un coup dur aussi bien aux religions, notamment l'Islam, qu'aux valeurs religieuses. Les nombreux défis qui attendent les savants musulmans sont donc à relever aussi bien en priorité qu'en urgence. Bouabdellah Ghlamalh le dira en termes explicites en déclarant à l'ouverture du Congrès international du Fiqh que «certains savants croient que la pensée occidentale, en semant les valeurs de la mondialisation, celles-ci feront fuir les musulmans de l'Islam tout en les dénuant de leurs valeurs civilisationnelles et leurs aspects culturels, cet état de faits interpelle les savant musulmans à élargir le cercle de leur compétence et ce, aux fins de concrétiser les objectifs recherchés, construire notre bloc culturel». Bouabdallah Ghllamalah a, en ce sens, indiqué «avoir proposé plusieurs suggestions dans lesquelles j'ai mis en valeur le rôle des savants et de l'université en tant que producteurs du savoir et des idées». La ville d'Oran abrite dès jeudi prochain les travaux du XXe Congrès international du fiqh (jurisprudence) musulman. Cette rencontre, qui se poursuivra jusqu'au 18 septembre, est organisée pour la première fois en Algérie et en Afrique. Elle réunit tous les deux ans les membres de l'Académie internationale du fiqh islamique, organe officiel de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI). La précédente édition s'est déroulée à Dubaï (Emirats arabes unis). Ce congrès, qui revêt une importance capitale, verra la participation d'un grand nombre d'érudits et d'experts du monde islamique notamment de grands muftis et des représentants d'institutions de muftis et d'associations des ouléma musulmans et des secrétaires généraux de l'Organisation de la coopération islamique, le professeur Akmal Eddine Uglu et de l'Académie internationale du fiqh musulman, le Dr. Khaled Babakar en plus d'un nombre important de ministres des Affaires religieuses de pays musulmans. Les participants des 47 pays, débattront de diverses thématiques comme la transplantation et le don d'organes, les services bancaires et des assurances, le droit des détenus dans le fiqh musulman, la génétique et le fiqh musulman et les systèmes modernes. Ce congrès permettra aussi de se pencher sur 67 études qui constitueront la base scientifique de la fatwa, indiquent en outre les organisateurs. A propos du film contesté sur l'Islam, Akrama Saïd Sabri, imam de la mosquée El Aqsa a affirmé: «Il n'existe aucune personne dans ce monde qui puisse souiller l'image du Prophète (Qsssl)», ajoutant que «les tentatives venant de l'Europe et d'Amérique sont à l'origine de la conversion vers l'Islam d'un nombre important d'Occidentaux». Sur sa lancée, Akrama a, à partir d'Oran indiqué que «nous condamnons avec fermeté ces tentatives» ajoutant que «l'affaire en question est l'affaire de tout musulman».