« De nos jours, Nous assistons à l'apparition d'un phénomène consistant en l'instrumentalisation des différences existant entre les divers rites à des fins politiques et idéologiques ». C'est ce qu'a déclaré, jeudi à Oran, le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), Dr Ikmal Eddine Ahcène Aghli, lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la 20e conférence internationale du fiqh (jurisprudence) musulman. M. Aghli a souligné la nécessité de définir la relation entre le cultuel et le politique pour combattre ce phénomène, « source de toutes formes d'intégrisme et de conflits dans le monde musulman », a-t-il indiqué. Il a estimé que les Oulémas et les érudits ont une grande responsabilité pour mettre fin à ces différends et renforcer la coexistence et approfondir le dialogue entre les rites. « L'Islam a une longue tradition en matière de coexistence pacifique, de culture d'ouverture et de l'acceptation de l'Autre », a estimé le SG de l'OCI, qui s'est félicité de la création, en Arabie Saoudite, d'un centre pour le dialogue entre les rites musulmans. « Il est de notre devoir de mobiliser toutes nos forces pour combattre ces idées erronées sur notre religion qui suscitent méfiance et craintes dans le monde », a-t-il ajouté. Dr Aghli a également appelé à combattre les « fetwas anarchiques venant de la part de pseudo oulémas qui ne servent que leurs intérêts ». De son côté, le président de l'Académie internationale du fiqh musulman, le Saoudien Salah Benabdallah Ben Hamid, a mis l'accent sur l'importance du rôle des Oulémas musulmans dans l'instauration des facteurs permettant le renforcement de la nation musulmane. L'intervenant a indiqué que « la nation islamique aspire à un rôle important de ses oulémas pour renforcer ses rangs et lutter contre les facteurs de sa désunion ». Le conseiller au cabinet royal saoudien et membre de l'association des grands savants d'Arabie saoudite a ajouté que la lutte contre les sources de conflits « est une condition sine qua non dans la stabilité du monde musulman », précisant que le renouveau souhaité et les réformes socio-économiques et éducatives touchant divers domaines doivent être du ressort des oulémas. Pour sa part, le secrétaire général de l'Académie, le Dr Ahmed Khaled Babakar, a mis en exergue les travaux réalisés durant les trois dernières décennies ayant précédé la création de l'Académie, se félicitant, notamment des efforts consentis par des oulémas et leur contribution dans la résolution des problèmes auxquels fait face le monde musulman. Le même responsable a, ensuite, évoqué les divers congrès et rencontres organisés afin de répondre aux aspirations et attentes des musulmans, notamment les questions ayant directement trait à leur vie quotidienne. Pour Cheikh Ali Djemaa, « le monde musulman fait face, aujourd'hui, à une véritable anarchie dans le domaine des fetwas et il est fondamental de combattre les fetwas erronées pouvant avoir des répercussions néfastes sur les musulmans et leur vie quotidienne », a indiqué le mufti d'Egypte. Il a précisé que « seuls les oulémas et les experts maîtrisant les préceptes justes et corrects de l'Islam sont habilités à prononcer des fetwas ». Le mufti a, par ailleurs, condamné les tentatives de ternir l'image du Prophète Mohamed (QSSSL) dans un récent film qui a suscité l'indignation de la communauté musulmane, à travers le monde. « L'image et la personnalité du Prophète (QSSSL) sont tellement grandes et élevées qu'elles ne peuvent être atteintes de viles et basses menées des ennemis de l'Islam », a-t-il dit à ce propos. Il est à noter que les travaux de cette conférence qui s'achèvera le 18 du mois en cours, se déroulent à huis clos au niveau des ateliers.