introduire les jeunes militants du FLN en les propulsant dans la scène politique locale. «Désormais, la mouhafadha d'Oran est ouverte, sans exclusion aucune, à tous les militants et sympathisants du parti de la wilaya d'Oran, notamment les jeunes qui ont été longuement écartés et marginalisés pour des motivations et considérations purement électoralistes imposées, comme premières règles, par des gens qui ne veulent pas passer de sitôt le flambeau à la jeunesse». C'est ce qu'a indiqué Sid Ahmed Kartali, cadre du bureau d'Oran de l'Unja, à l'occasion de la réouverture, hier de la mouhafadha, qui était entre les mains des redresseurs des mois durant. Le sénateur Brahma Djelloul et plusieurs députés élus le 10 mai, ont félicité les jeunes d'avoir chassé les ennemis du FLN, et ont salué le courage de la nouvelle génération qui, à leurs yeux, a libéré le parti de ceux qu'ils ont qualifiés de «partisans de la stagnation» et des «vendeurs d'illusions». Ces partisans de la stagnation ne sont autres que le colonel Abid et son clan. Dans le fond, il est vrai que les «libérateurs» du FLN ont été motivés par une seule finalité, rouvrir la bâtisse à tous les militants du vieux parti. Mais dans la forme, l'enjeu principal tourne autour de la revanche à tirer sur le clan du colonel Abid après que ces derniers eurent apporté soutien et allégeance à un candidat indépendant aux dernières élections législatives, et ce au détriment du parti du Front de libération nationale. Un aveu a été fait en ce sens par le député Hadjoudj qui a conduit la liste du FLN le 10 mai. Ce dernier en prenant la parole a déclaré que «ce n'est pas normal que des gens comme ceux-là, qui ont fui le parti lors des dernières élections législatives, puissent régner à la tête de la mouhafadha». Dans toute confusion, les auteurs du «putsch» justifient leur geste par «la nécessité d'introduire les jeunes militants du FLN en les propulsant dans la scène politique locale, et ce en les présentant comme candidats aux prochaines locales», a indiqué le sénateur Brahma Djelloul. L'action orchestrée par les jeunes du FLN a également été saluée par un autre clan qui n'est pas des moindres, celui de Fréha Mohamed, autre guide de la kasma II, composée essentiellement des membres de la famille révolutionnaire et qui ne flanche jamais dans les grands événements et les situations critiques. Le groupe de Fréha reproche donc au colonel Abid ainsi qu'à son clan d'avoir soutenu un candidat indépendant tout en abandonnant le FLN pendant que ce dernier était dans l'extrême besoin de réunir tous ses militants pour soutenir sa liste aux élections du 10 mai. La récupération de la mouhafadha d'Oran n'a pas été concrétisée facilement. En effet, les jeunes adhérents de l'Unja ont résisté pendant près de deux semaines en s'enfermant à l'intérieur de la bâtisse pendant que le colonel Abid les «bombardait» de communiqués dans lesquels il les a traités de mercenaires et de baltaguia.