Si Affif a mis en avant son « expérience politique » mais surtout sa « connaissance des affaires internes du parti » pour espérer peser sur le destin de sa formation, là où plusieurs autres de ces prédécesseurs ont échoué. Malgré quelques déplacements d'un camp à l'autre et des transfuges qui errent au grès des intérêts de l'heure, le conflit au sein du FLN à Oran est resté intact, à la veille du prochain rendez-vous électoral. La tâche qui attend Si Affif, désigné par la direction du parti pour remettre un peu d'ordre et « sauver le FLN à Oran », n'est pas aisée. Ce membre du comité exécutif, président de la commission Contrôle et Evaluation du parti, est attendu aujourd'hui pour continuer un travail qu'il dit avoir entamé il y'a 3 jours. Contacté par téléphone, Si Affif a mis en avant son « expérience politique » mais surtout sa « connaissance des affaires internes du parti » pour espérer peser sur le destin de sa formation, là où plusieurs autres de ces prédécesseurs ont échoué. Tout en prônant une « vision objective » pour réussir un travail de restructuration démocratique des instances de base et sortir avec des listes compétitives, il reconnaît l'existence d'une guerre des clans et estime que le FLN est victime de « manipulations propagandistes ». A propos de clans, jeudi, une partie des membres de la commission dite provisoire de restructuration de la mouhafadha ont organisé une rencontre à laquelle ont pris part des militants venus de plusieurs kasmas. Ancien mouhafedh, démissionnaire à la dernière minute, c'est-à-dire à la veille des élections présidentielles de 2004, après avoir soutenu Benflis, Djelloul Brahma, actuellement sénateur, a animé cette rencontre qui a concerné quelque 400 militants venus de plusieurs kasmas. Curieusement, le seul point fort de son discours reste le passage où, sur un ton ferme, il a invité la direction du parti et donc M. Abdelaziz Belkhadem à prendre des mesures strictes et à clarifier sa position. Jusque-là, l'actuel chef du gouvernement s'est toujours gardé de s'immiscer dans le conflit qui mine son parti malgré plusieurs déplacements à Oran, mais toujours à la périphérie, au sens propre et figuré du terme (Invité par une association féminine à l'Université USTO, a inauguré une manifestation confrérique à Sidi Maârouf, etc.), laissant cette tâche ingrate à ses subalternes. Conséquence, tous se revendiquent de sa légitimité, ce qui ajoute à la confusion. Ce camp nourrit encore l'espoir de reprendre la mouhafadha perdue contre le mouvement de redressement que représente en ce moment le colonel (retraité) Abid. Celui-ci, revendiquant lui aussi l'aval de la direction du parti, se place comme le mouhafedh et ne conçoit pas d'activités partisanes FLN en dehors de la structure officielle qu'il gère depuis sa prise, même si plusieurs de ses lieutenants ont fini par le « trahir », en allant tenter leur chance ailleurs. Dans la soirée, le camp représenté par Fréha a lui aussi organisé une rencontre à la kasma 2, comprenant des militants, des élus et des représentants de la famille révolutionnaire. Dans le communiqué sanctionnant les travaux de ce conclave nocturne, il est question, là aussi, de réunification des rangs, de choix qualitatifs et crédibles des candidats, de vigilance, de la prise en compte par la direction des préoccupations de la base et, enfin, le point le plus important, « d'une mise en garde pour ne pas que le scénario des législatives se répète ». A comprendre par là le parachutage de candidats, car les militants estiment que contrairement aux législatives, au niveau local, « il s'agit d'un droit des militants et de la population ». Si affif, qui a confirmé sa venue à Oran, est resté cependant sur ses gardes en évitant de communiquer sa feuille de route.