Usain Bolt ne veut pas entendre parler de 400m. Pourtant, son coach, Glen Mills, souhaiterait le voir revenir à ses premières amours. Qui gagnera? Le cricket, Manchester United, la longueur ou le 400m? A ce jour, Usain Bolt ne sait toujours pas de quoi sera fait son avenir proche. S'il est bien dans les tuyaux que le Jamaïcain participera en juin prochain, entre deux meetings de la Ligue de Diamant, à un match de charité avec les Red Devils, le double triple champion olympique (100m, 200m et 4x100m) hésite encore à se lancer dans une autre discipline. Seule certitude: le cricket n'était qu'une boutade dans sa bouche. «L'important, c'est de se fixer des objectifs différents. Il y a encore beaucoup de choses à accomplir dans le sport, même si j'ai réalisé tout ce que je rêvais de faire», expliquait récemment Bolt, qui sera bien présent aux JO de Rio en 2016. «Mon coach (Glen Mills) souhaite que je fasse du 400m, moi, je veux essayer la longueur.» Dilemme donc. Rien n'a encore été décidé et les deux hommes doivent toujours en discuter avant le retour de la légende vivante, chez elle, à Kingston. A Londres, Usain Bolt avait pourtant été clair avec les journalistes: qu'on ne lui parle plus de tour de piste. Mais dernièrement, le sujet a été remis sur la table et le Caribéen s'est montré beaucoup moins catégorique sur un retour à ses premières amours: «J'espère que mon coach ne me demandera pas d'en courir. Mais bon, c'est mon coach... donc... s'il me dit de le faire, je le ferais. Enfin, on verra bien», a-t-il souri en conférence de presse. Roi du 100m et du 200m, pourquoi donc Bolt irait-il s'indisposer sur le 400m? «C'est bien trop dur. C'est un effort incroyable. Le plaisir disparaît», avait avoué, il y a un an, le principal intéressé, ne cachant pas une aversion certaine pour la spécialité, dans les colonnes de «la Dernière Heure». Pourtant, ils sont nombreux à penser que le Jamaïcain pourrait y exceller. Le recordman du monde (43 ́ ́18), Michael Johnson, en particulier, avec quelques réserves néanmoins «peut le battre mais une chose est sûre à mes yeux: cela n'arrivera pas aussi vite pour lui que sur 100m et 200m, car il faut beaucoup d'entraînement et de compétition pour maîtriser cette épreuve», prévenait la «Loco de Waco» en février. Le Belge Kevin Borlée, médaillé de bronze aux Mondiaux de Daegu, acquiesce mais avertit également le Jamaïcain: «Je suis sûr qu'il réussirait sur cette distance, mais l'entraînement est si dur... c'est tellement violent comme effort. Il m'arrive régulièrement de vomir après un 400m». Bolt n'est pas prêt à souffrir autant. Pour le moment. Cela n'a pas été toujours le cas. A ses débuts notamment. C'est d'abord sur 200m et 400m que le Jamaïcain a fait montre de ses fantastiques dispositions. De 48 ́ ́28 en 2001, Bolt était passé en 45 ́ ́28 en 2007; une marque qui reste, à ce jour, son record personnel sur la distance. La progression était linéaire donc visible: trois secondes en sept ans. Une trajectoire idéale pour viser le record du monde de M.J.? «J'ai couru en 43 ́ ́9 en 1992 et c'est seulement sept ans plus tard que j'ai battu le record du monde. Cela montre le temps et le travail qu'il faut sur 400m», avance Johnson. Pour l'Américain, le tour de piste est une épreuve «sur laquelle on peut faire beaucoup d'erreurs. En 43 secondes, il faut tenter de minimiser celles-ci, jusqu'au point où on maîtrise complètement la course».