«Je suis le premier à recevoir ce genre de document.» Le secrétaire général du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), en l'occurrence M.Mériane, a été, avant hier, destinataire d'une décision ministérielle lui mentionnant «définitivement» sa radiation du corps enseignant. «Je suis le premier à recevoir ce genre de document», nous a-t-il appris. Cette décision a, semble-t-il, créé un effet boule de neige au sein de la corporation des grévistes qui ont, dès lors qu'ils ont appris la nouvelle, affirmé leur soutien à leur leader. Ainsi, toujours selon M. Mériane, plusieurs wilayas qui ont «interrompu» leur grève, ont décidé de reprendre ce mouvement de débrayage, et ce, en guise de soutien à leur SG. «Parmi les wilayas qui m'ont contacté pour exprimer leur soutien, je citerais Aïn Defla, Blida, Annaba et Skikda», illustre-t-il. En plus des mises en demeure qui ont été envoyées aux milliers d'enseignants grévistes relatives à leur décision de radiation, un délégué du Cnapest, M.Lamdani Ali, travaillant au lycée Amara Rachid, a été arrêté, mardi dernier, par les forces de l'ordre. «C'est l'escalade», se contente de dire M. Mériane. Toutefois, toutes ces mesures de «répression» prises par la tutelle à l'encontre de «l'élite de la nation», nous dira notre interlocuteur, n'ont pas eu d'incidence sur le mouvement de protestation. «Je ne nie pas qu'il y a eu un léger recul, mais le taux de suivi reste toujours important», explique-t-il sans pour autant nous le préciser. M.Mériane se désole de l'étiquette collée son syndicat concernant son appartenance à un courant politique. Selon lui lorsqu'«on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage». C'est en ces termes que notre interlocuteur explique cette situation de désordre que les pouvoirs publics veulent créer pour dissoudre le mouvement. D'ailleurs, le refus de délivrance de l'agrément vient de ce motif. «C'est tout simplement une fuite en avant», dira-t-il. Toutefois, fait remarquer M.Mériane, l'agrément n'est plus la principale revendication compte tenu de la nouvelle situation, il a, par ailleurs, réitéré son appel qui concerne la levée des sanctions et des poursuites judiciaires ainsi que l'ouverture du dialogue avec les représentants des grévistes. De son côté, M.Osmane, président du CLA a fustigé la nouvelle démarche de la tutelle. En effet, selon ce syndicaliste, la tutelle a réuni, ces derniers jours, quelques grévistes pour l'ouverture d' un «pseudo» dialogue et ce, dans un seul objectif : noyer le mouvement. «Ils veulent créer la zizanie au sein de la corporation et du mouvement», conclut-il. Pour ce qui est du taux de suivi de la grève au niveau d'Alger, M.Osmane a avancé un pourcentage de 98% en précisant que ce taux concerne uniquement les lycées que le CLA contrôle «soit 2 241 grévistes affiliés à ce syndicat». Revenant sur la décision de radiation, notre interlocuteur nous explique qu'au niveau d'Alger, 2000 enseignants, ont reçu des avis de radiation «mais rien n'est encore officiel», laisse-t-il entendre.