«La question est de savoir qui cherche le pourrissement.» Alors que le Cnapest a décidé de suspendre son mouvement de grève qui a, durant un peu plus de deux mois, gelé carrément les activités pédagogiques au niveau de l'enseignement secondaire et technique, un coup de tonnerre vient d'éclater dans un ciel qui s'annonçait plutôt serein. Hier matin, au niveau du lycée Amirouche de Tizi Ouzou, les potaches, tout guillerets, se faisaient une joie de retrouver leurs pupitres. Le secrétaire général du Cnapest, M.Méziane Mériane, ayant cours à 9h00, a tenu à se présenter au lycée à 8h00 pour, dit-il, donner l'exemple et inviter les collègues à reprendre leurs services. M.Mériane se dirige vers la salle des professeurs, discute avec quelques collègues et surtout met la dernière main au travail de préparation pédagogique avant de rejoindre sa classe. Vers 8h50, voici la secrétaire du proviseur qui interpelle M.Mériane: «Monsieur le proviseur voudrait vous voir!», lui dit-elle. Devant le proviseur, M.Mériane s'entend dire: «Je ne peux pas vous laisser travailler!» Le responsable de l'établissement aurait reçu des ordres interdisant au «patron» du Cnapest de reprendre son travail. M.Mériane n'en croit pas ses oreilles! Il n'arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe. Lors de sa visite en notre bureau de Tizi Ouzou, le premier responsable du Cnapest, très serein, nous explique: «Un fax a été envoyé à toutes les directions de l'éducation de wilaya, dans ce fax, il est mentionné la levée de toutes les sanctions. Le wali de Tizi Ouzou a même donné sa parole d'honneur qu'aucune sanction ne serait prise et que celles prises par le gouvernement seront toutes levées. Pour preuve et gage de sa bonne foi, le wali a même affirmé : Je suis prêt à donner des ordres pour que les traitements de tous les Pest et autres enseignants, pour le mois de décembre, soient virés...» Pour M.Mériane: «La question est de savoir qui cherche le pourrissement. Je tiens, aussi à ajouter que dès que la nouvelle s'est répandue les collègues de la daïra de Tizi Ouzou et ceux des daïras de Boghni et d'Azazga ont débrayé ! J'ai aussi, reçu l'appel de M.Dellalou de la Fédération nationale des parents d'élèves qui s'est dit scandalisé par ce qui arrive!». Lors de son passage au bureau de Tizi Ouzou, M.Dali, un membre du bureau de wilaya du Cnapest, excédé par «ce revirement de l'administration», dira: «C'est une preuve que c'est le pouvoir qui cherche le pourrissement. Pour eux, ce qui compte: ce sont leurs petites personnes, une journée, une année de perdues pour les enfants du peuple...». Il est bon de signaler qu'instantanément, tous les lycées de la daïra de Tizi Ouzou ont été «désertés» par les Pest, en réaction à ce qui est vu comme «un dépassement» de l'administration. Un conseil de wilaya s'est réuni dans l'après-midi d'hier, pour coordonner les actions de riposte, il semble que le conseil national du Cnapest qui a prévu de se réunir jeudi, ait avancé sa rencontre. Contactée, la direction de l'éducation semble être aux abonnés absents. «Le directeur de l'éducation n'est pas là, la direction de l'éducation ne possède pas de secrétaire général et le chef de cabinet n'est pas encore là», selon une voix féminine ayant répondu au téléphone.