La décision prise par les Béjaouis repose, selon le conférencier, sur une «base revendicative». Le conseil national du Cnapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), prévu pour jeudi 10 juin, débattra de la thèse portant boycott des corrections des examens du baccalauréat de cette année. C'est ce qui a été affirmé hier dans un point de presse animé au siège du Cnes par M. Méziane Mériane, coordinateur national du Cnapest. En effet, cette action, faut-il le dire, proposée et décidée déjà par le conseil régional de Béjaïa, engagera les rapports Cnapest-tutelle, «rompus depuis quelque temps», dans un stade plus conflictuel. «Pour le moment rien n'est encore adopté et/ou décidé, l'option sera choisie par le conseil national», assure M.Mériane, tout en n'excluant pas l'éventuel recours à l'action mise au centre des controverses par la haute instance du Cnapest. La décision prise par les Béjaouis repose, selon le conférencier, sur une «base revendicative». Autrement dit, «les promesses et les engagements pris par les responsables de la tutelle n'ont pas été respectés». En guise d'illustration, l'orateur a fait savoir, avec l'appui du coordinateur régional de la wilaya de Béjaïa, que «les situations financières définies par le complément de la prime de rendement du deuxième semestre 2003, les journées défalquées des salaires suite à la grève nationale, les heures supplémentaires, les allocations familiales, les cours du soir et le contentieux 2001/2002, restent à ce jour impayés». «Ce constat alarmant, ajoute M.Mériane, n'est qu'un exemple d'une situation inquiétante vécue par les enseignants à travers le territoire national». S'agissant de la deuxième session du Bac revendiquée, rappelons-le, par le Cnapest et écartée officiellement et définitivement par le ministre de l'Education nationale, celle-ci a été mal perçue par le Syndicat -non agréé - dirigé par M.Méziane Mériane. Ce dernier s'est dit «étonné» par l'irréversibilité exprimée à travers la décision prise par la tutelle. «Nous ne comprenons pas le pourquoi de ce refus, nous jugeons logique d'accorder une seconde chance à nos enfants, car cette année a connu beaucoup de perturbations.» Par ailleurs, même si les cours ont été rattrapés à 100%, considère M.Mériane, la deuxième session «doit être acceptée car le rachat est supprimé». Devant cet état de fait, le Cnapest, par le biais de son coordinateur national, espère que la Fédération des parents d'élèves «se mettra au-devant de la scène et réagira à la décision négative prise par le ministère». Le conférencier a, toutefois, écarté l'éventuel recours à l'empêchement des examens, car cela, d'après lui, «est une violation de la loi». Quant à la question liée aux rencontres Cnapest-tutelle et Cnapest-commission d'enquête parlementaire, M.Mériane a fait savoir que la première a été axée sur le possible rétablissement des contacts. Quant à la deuxième, il était question, selon les dires du conférencier, de débattre les autres revendications relatives au statut particulier de l'enseignant du secondaire, à l'agrément et à la retraite. En attendant l'alternative pour laquelle optera le conseil national du Cnapest, le ministre de l'Education nationale Aboubakr Benbouzid assure que les épreuves du Bac se passeront dans des conditions normales et que les candidats seront pris en charge à tous les niveaux.