Position peu confortable pour le royaume chérifien, après la visite de son chef de la diplomatie aux Etats-Unis. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue marocain, Saadeddine El Othmani, le 13 septembre à Washington, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a réitéré le soutien de son pays à «une solution négociée mutuellement acceptable sous l'égide des Nations unies.» L'interprétation de ces déclarations par le représentant du Front Polisario à l'ONU est radicale. Les déclarations de Mme Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine jeudi à Washington en présence du ministre marocain des Affaires étrangères, «constituent un rejet de la tentative du Maroc d'imposer une solution unilatérale à travers ce qu'il appelle la proposition d'autonomie», a fait remarquer Ahmed Boukhari dans une déclaration à l'agence officielle de presse sahraouie SPS, tout en notant que les Etats-Unis «soutiennent une solution mutuellement acceptable pour les deux parties»... Ainsi, la presse marocaine qui était à l'affût du moindre mot, qui pouvait être interprété comme un soutien des Etats-Unis à leur projet d' «autonomie», est restée sur sa faim et c'est probablement pour cela qu'elle n'a pas fait de choux gras à propos de ce dossier dans l'impasse depuis que Rabat a retiré sa confiance à Christopher Ross. L'envoyé spécial de l'organisation des Nations unies avait présenté dans un rapport examiné par le Conseil de sécurité, le 17 avril 2012 «une série de défis qui démontrent que la Minurso n'est ni dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation ni ne disposer de toute l'autorité pour contrecarrer l'effritement de son rôle...», avait écrit Christopher Ross tout en signalant que le principe de neutralité de la Minurso «est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc». Rabat l'a immédiatement considéré comme persona non grata. Le SG de l'ONU n'a pas cédé d'un pouce aux injonctions du Makhzen. Ban Ki-moon a «réaffirmé que son émissaire personnel et son nouveau représentant spécial (pour le Sahara occidental) rempliraient leurs mandats respectifs, en faisant avancer le processus de négociations, en s'efforçant d'améliorer encore les relations algéro-marocaines et en supervisant les activités de maintien de la paix dans la région, conformément aux résolutions de l'ONU», au cours d'une conversation téléphonique avec le souverain à l'occasion de la fête de l'Aïd El Fitr, avait indiqué un communiqué de l'ONU.