Les Etats-Unis, à travers la voix de leur ambassadeur à Alger, ont confirmé leur soutien au représentant de l'ONU pour le Sahara occidental. La décision du Maroc de ne plus coopérer avec le représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental aura eu, vraisemblablement, comme effet immédiat de contribuer à son isolement sur la scène internationale. Il est symbolisé par la réaction de la première puissance de la planète qui est pourtant réputée être proche du trône chérifien. A travers la voix de leur ambassadeur à Alger, les Etats Unis ont, en effet, confirmé leur soutien au représentant de l'ONU pour le Sahara occidental. «L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, désigné à ce poste en janvier 2009, a «toujours» le soutien des Etats-Unis, a affirmé, lundi à Alger, l'ambassadeur américain, Henry S. Ensher», souligne une dépêche de l'APS datée du 21 mai 2012. Le Maroc qui considère le Sahara occidental comme une «question de souveraineté nationale et d'unité territoriale» continue de camper sur sa position. Il poursuivra sa coopération avec le secrétaire général de l'ONU et avec la Minurso pour trouver une solution à la question du Sahara, a fait savoir, le même jour, le ministre marocain délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. «Le Maroc restera engagé, avec sérieux et bonne foi, dans les initiatives et les efforts de l'ONU pour dépasser l'impasse et mettre fin à la situation actuelle, sur la base de l'initiative d'autonomie et dans le respect total de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume... Le Maroc s'attachera à la mise en oeuvre de la résolution 2044 du Conseil de sécurité qui reste, grâce aux efforts de la diplomatie marocaine, satisfaisante et équilibrée», a indiqué Youssef Amrani. Il faut rappeler que quelques jours avant que le Maroc n'ait annoncé son retrait de confiance à Christopher Ross, le chef de la diplomatie marocaine, s'était rendu aux Etats-Unis pour obtenir quitus pour le renvoi du diplomate américain. La requête de Saâd Eddine El Othmani, qui a été reçu à Washington par le sous-secrétaire d'Etat américain William Burn, aurait finalement reçu une fin de non recevoir. Est-ce l'annonce d'un bras de fer entre Washington et Rabat? Rien ne l'indique pour le moment en l'absence de réactions du côté américain où la priorité est accordée à l'élection présidentielle ou de celui du Maroc qui n'a pas trop intérêt à fâcher ses soutiens. A ce propos, celui inconditionnel de la France au sujet du Sahara occidental, risque de subir un fléchissement avec l'arrivée des socialistes au pouvoir. Paris a appelé «à un règlement rapide du différend... La France a pris note de la déclaration du Maroc qui a décidé de retirer sa confiance à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross», a déclaré, le 18 mai,lors d'un point-presse, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. Benkirane botte en touche Alger, qui n'est pour rien dans la contestation de M.Ross par le Maroc, s'est retrouvée malgré elle au centre de cette affaire à travers la sortie médiatique du Premier ministre marocain. Le patron de l'Exécutif du Royaume chérifien qui a évoqué encore une fois la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc, a sorti de son contexte la décision de Rabat de retirer sa confiance au représentant personnel du SG de l'ONU. «Je suis convaincu que si l'Algérie le veut, la question du Sahara sera réglée en quelques jours ou semaines, à condition qu'elle se départisse de sa position actuelle. Je l'invite fraternellement à la revoir», a déclaré Abdelilah Benkirane dans un entretien au quotidien espagnol El Pais, publié lundi. La position de l'Algérie dans le conflit qui oppose le Maroc au Polisario repose pourtant uniquement sur l'application de la légalité internationale. Elle constitue une réponse que n'ignore aucun responsable marocain. Que dit-elle? «L'Algérie a toujours soutenu les efforts inlassables menés par l'ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a souligné dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, une fois connue la décision marocaine. Elle ne souffre d'aucune ambiguïté. Elle épouse, tout simplement le caractère des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU... Ce n'est donc certainement par un coup de baguette magique (algérienne) que se réglera un conflit vieux de plus de 36 ans que ni les instances internationales ni la diplomatie n'ont pu résoudre...