Pour les Etats-Unis, le dossier de l'ex-FIS est clos. A l'issue de sa visite en Algérie, Colin Powell a animé une conférence de presse où ont été exposés les sujets qui ont fait l'objet d'entretiens entre responsables américains et algériens. Il ressort de ces déclarations lors de cette rencontre avec les médias, un franc soutien à la vision algérienne concernant la question du Sahara occidental, bien qu'il ait préconisé la nécessité d'un dialogue entre l'Algérie et le Maroc sur ce dossier, mais sans pour autant s'éloigner du plan de paix de James Baker, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental. Quant au sujet des droits de l'homme, Colin Powell a déclaré en réponse à une question relative à une missive de la Ligue internationale des droits de l'homme: «Nous encourageons les trois pays (les Etats du Maghreb, Ndlr) à promouvoir les droits de l'homme, sans que nous ayons à recevoir de lettres de qui que ce soit, tout en tenant compte de ce genre de missives. Les pays du Maghreb sont prêts à nous écouter.» Interpellé sur le dossier du FIS dissous, il a répliqué: «C'est le présent qui m'intéresse, le passé je n'en parle pas.» Une réponse on ne peut plus claire qui révèle que pour les Etats-Unis le dossier du parti dissous est clos. Cela dit, le chef de la diplomatie américaine a souhaité «l'organisation d'élections libres et transparentes», à l'occasion de la prochaine présidentielle. Dans le domaine de la coopération, Powell a mis en évidence l'excellence des relations dans le domaine militaire entre l'Algérie et les Etats-Unis. Sur le dossier de l'Irak, Colin Powell compte sur «la contribution de l'Algérie (qui fera son entrée au Conseil de sécurité, Ndlr) pour le règlement des conflits tels que ceux de l'Irak, du Soudan, de l'Iran et de la Syrie», ce qui confirme le rôle de l'Algérie dans ces dossiers qui ont connu une évolution notable grâce à l'intervention informelle de notre pays. Enfin, le secrétaire d'Etat US a déclaré: «L'Algérie est notre alliée». Accompagné d'une importante délégation composée de William Burns, secrétaire d'Etat adjoint chargé des Affaires du Moyen-Orient, et Richard Bou-cher, secrétaire d'Etat-adjoint chargé des Affaires publiques, Colin Powell est arrivé, hier, à Alger en fin d'après-midi, pour une visite destinée «à promouvoir la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis», affirme-t-on de sources officielles. Reçu par le chef de l'Etat au palais d'El-Mouradia, le secrétaire d'Etat américain a qualifié le bref entretien de fructueux et mis en exergue la convergence de vues des deux pays sur la nécessité de la lutte contre le fléau du terrorisme mondial. Cela dit, il est entendu que les deux parties divergent sur les questions palestinienne et irakienne. Questions sur lesquelles l'Algérie ne partage pas le point de vue américain. Cependant, comme il l'a clairement énoncé au Maroc hier matin, Colin Powell a mis en exergue l'approche commune des Algériens et des Américains sur la question du Sahara occidental, où un soutien sans faille a été apporté par le diplomate US au plan de paix préconisé par James Baker. La visite du secrétaire revêt également un caractère bilatéral. En effet, les mêmes sources indiquent que l'escale d'Alger constitue, en soi, un signal fort à l'adresse des investisseurs américains qui, traditionnellement, sont plus enclins à travailler avec les pays amis des Etats-Unis. Dans cet ordre d'idées, Powell a eu, dès son arrivée à Alger, des entretiens avec de hauts responsables algériens portant sur le renforcement des relations algéro-américaines.