Après avoir appelé «à la retenue» à Tokyo, le secrétaire américain à la Défense devait délivrer un message similaire à Pékin mardi, en même temps que des milliers de Chinois manifestaient à nouveau contre la nationalisation par le Japon d'îles disputées entre les deux pays. Arrivé lundi soir dans la capitale chinoise, le chef du Pentagone, Leon Panetta, a été reçu par son homologue chinois, le ministre de la Défense Liang Guanglie. «Notre objectif est que les Etats-Unis et la Chine établissent le plus important partenariat bilatéral du monde», a déclaré M.Panetta, alors que les contacts militaires restent difficiles entre les deux pays. Ils avaient été rompus par Pékin lorsque les Etats-Unis avaient annoncé début 2010 un contrat d'armement de plus de 6 milliards de dollars avec Taïwan. Ils avaient repris à la fin de l'année, peu avant une visite en janvier 2011 à Pékin du secrétaire à la Défense de l'époque, Robert Gates. La visite du chef du Pentagone intervient en plein pic de tension entre la Chine et le Japon, allié des Etats-Unis, qui de son côté renforce sa présence en Asie-Pacifique. La décision, la semaine dernière, du gouvernement japonais de nationaliser un petit archipel de la mer de Chine orientale, appelé Senkaku par le Japon et Diaoyu par la Chine, a en effet provoqué le courroux de Pékin, déclenchant aussi de nombreuses manifestations antijaponaises dans des villes chinoises. Des milliers de Chinois sont à nouveau descendus dans la rue mardi dans plusieurs villes du pays pour exiger leur restitution à la Chine. Leon Panetta a fait part de son «inquiétude» et appelé lundi à une résolution diplomatique de cette dispute territoriale, après avoir averti que l'affaire pourrait déboucher sur un conflit. «Il est dans l'intérêt de tous que le Japon et la Chine maintiennent de bonnes relations et qu'un moyen soit trouvé pour éviter une intensification» des tensions, a dit le chef du Pentagone. La visite à Pékin de M.Panetta intervient aussi une douzaine de jours après celle de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui avait effectué un long déplacement (10 jours) en Asie-Pacifique, interprété comme une réponse à l'influence de Pékin dans la région.