«Qui veut tout comprendre finit par mourir de colère.» Proverbe arabe A peine quelques jours après la nomination d'Ali Djerri, à la tête de Ennahar TV, la télévision Echourouk a perdu son directeur général. Slimane Bakhlili a démissionné de son poste, laissant Echourouk TV dans une situation éditoriale très délicate. Ce départ n'a pourtant rien à voir avec la venue chez Ennahar de l'ancien directeur d'El Khabar, c'est seulement la conséquence d'un désaccord entre le patron du groupe Echourouk, Ali Fodil et l'ancien producteur Bakhlili. Mais le choix du départ de Bakhlili intervient dans une période difficile pour la chaîne qui souffre d'une crise importante de production. Après un Ramadhan très chargé où Echourouk TV a dépensé des milliards pour acquérir une grille qui a fortement concurrencé l'Entv, elle se retrouve confrontée aujourd'hui à la réalité du terrain audiovisuel: dettes des producteurs, recrutement pour la grille de la rentrée et surtout le défi de rester une chaîne leader dans la région du Maghreb arabe. Il faut dire aussi que le départ de Bakhlili laissera un vide dans la grille des programmes de la chaîne. L'ancien directeur de la production de l'Entv, était également l'animateur et producteur de trois émissions sur Echourouk TV. Il présentait une émission de jeu, une émission politique et une émission de divertissement Khatem Souleiman. Ça faisait trop pour le directeur d'une chaîne, expliquaient les spécialistes qui s'interrogeaient sur les capacités de Bakhlili de diriger la chaîne. Pour le moment, c'est un autre journaliste de l'Entv Khoudri, qui dirige l'intérim d'Echourouk TV. Mais selon certaines sources, Ali Fodil aurait approché l'ancienne directrice du bureau de Khalifa TV à Alger, Samira Hadj Djilani pour diriger la chaîne. Il faut dire aussi que Mme Hadj Djilani a réussi à s'imposer comme la seule productrice privée dans le monde très fermé des producteurs audiovisuels algériens. Elle avait réussi en 2003 à construire avec Khalifa TV ce qui est peut être considéré aujourd'hui comme l'ossature des premières télévisions privées algériennes. Après avoir fait confiance à des anciens de l'Entv, Ali Fodil, patron du groupe Echourouk, a souhaité solliciter une personne issue du monde des télévisions privées. Le choix n'est pas fortuit également car il correspond à une stratégie de concurrence très ancienne entre Ennahar et Echourouk. A l'époque, Mme Hadj Djilani était la seule personne qui avait refusé de céder sa place à Anis Rahmani, lequel avait été mandaté par Moumen Khalifa pour diriger Khalifa TV. Cette dernière correspond parfaitement au plan de confrontation entre Ennahar TV et Echourouk TV. Mais à l'heure où nous mettons sous presse, l'ancienne directrice du bureau de Khalifa TV à Alger, n'a pas donné son accord, mettant pour son arrivée à la tête d'Echourouk TV des conditions très draconiennes pour accepter le poste. Pour l'heure, Echourouk TV qui a perdu sa place de télévision numéro deux en Algérie au profit d'Ennahar TV, va revenir sur la scène audiovisuelle avec l'émission de Leïla Bouzidi qui dispose d'un nouveau plateau, lequel servira sûrement de rampe de lancement pour la chaîne d'Ali Fodil. [email protected]