Le général Lange, chef d'état-major au Centre de commandement du Shape, a affirmé que l'Otan ne disposait «d'aucun plan militaire concernant la Syrie (...) la situation ne peut être réglée par les militaires» Le CDH/ONU va prolonger la semaine prochaine le mandat de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie et demande qu'elle soit renforcée en personnel, selon un projet de résolution rendu public hier. De violents affrontements opposaient hier l'armée régulière syrienne aux rebelles près de bases militaires dans la ville d'Alep. Les combats se déroulaient notamment autour de la caserne de Hanano. Le quartier de Bab Nasr était également le théâtre de combats alors que dans les quartiers de Sakhour, Baadine, Boustane al-Qasr et Khan el-Assal les forces gouvernementales menaient des bombardements. Par ailleurs, dans la province de Homs (centre), un civil a été tué dans les bombardements à Rastane alors que dans l'est du pays, un quartier de Deir Ezzor était pilonnée par les troupes. Si la situation reste conflictuelle à l'intérieur, au plan diplomatique si les avis restent partagés on tente toutefois de trouver une issue à un conflit qui se radicalise de jour en jour. Dans ce contexte, un haut responsable militaire de l'Otan a exprimé hier les doutes des militaires quant au bien fondé d'une éventuelle intervention militaire en Syrie, car elle n'entraînerait pas nécessairement une amélioration de la situation. «L'avis des militaires est qu'il n'existe pas, à l'heure actuelle, suffisamment d'éléments démontrant qu'une intervention militaire soit en mesure d'entraîner une amélioration de la situation sécuritaire» en Syrie, a indiqué le général allemand Manfred Lange, chef d'Etat-major au Centre de commandement militaire des forces de l'Otan en Europe (Shape). «Le processus politique doit être favorisé, les sanctions doivent être appliquées. La situation actuelle ne peut être réglée par les militaires», a-t-il ajouté devant des journalistes à Bruxelles. Le général Lange a confirmé que l'Otan n'avait «aucun plan militaire concernant la Syrie». Une intervention extérieure ne pourrait se concevoir que si elle pouvait améliorer la protection des civils, mais «je doute que cela soit le cas», a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a affirmé à de nombreuses reprises que l'Alliance n'avait «aucune intention d'intervenir en Syrie», en indiquant que la situation de ce pays ne pouvait être comparée à celle de la Libye où l'Otan est intervenue en 2011. M.Rasmussen a appelé la Russie, le principal allié de Damas, à aider à trouver une solution politique en Syrie. Poursuivant ses travaux sur la Syrie, le Conseil aux Droits de l'homme des Nations Unies va prolonger la semaine prochaine le mandat de la Commission d'enquête de l'ONU et demande qu'elle soit renforcée en personnel, selon un projet de résolution rendu public hier. Cette résolution sera soumise au vote à la fin de la semaine prochaine à Genève. Le mandat de cette commission formée il y a un an et dirigée par le brésilien Paulo Sergio Pinheiro est arrivé à expiration. Elle a rassemblé, sur la base d'un millier de témoignages recueillis dans les pays voisins de la Syrie - Damas lui refusant un accès sur son territoire - des preuves sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales et les milices pro-régime. Elle a également relevé des crimes de guerre commis par l'opposition armée, mais à une échelle beaucoup plus limitée. La commission a établi deux listes de noms de responsables ou d'unités impliqués dans ces crimes et des éléments de preuve, qu'elle a remis à la Haut Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay. Ces documents ne seront pas pour le moment rendus public et pourraient servir de premier élément de travail en cas de saisie de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité. Le projet de résolution, qui fait toujours l'objet de négociations entre diplomates du Conseil, «demande au Secrétaire général de l'ONU de donner des moyens supplémentaires, y compris en personnel, à la Commission d'enquête». Elle condamne à nouveau «toutes les violences, d'où qu'elles viennent, y compris les actes terroristes» et «réitère son appel aux autorités syriennes de respecter leur responsabilité de protéger la population». La résolution relève également «les encouragements» de la Haut Commissaire pour que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale, un point qui fait débat entre pays membres du Conseil, avec une opposition de la Russie et de la Chine qui se sont abstenues dans les votes des précédentes résolutions.