La guerre d'Israël contre l'Iran «finira par arriver», a déclaré, hier, le général Mohammed Ali Jafari, commandant en chef des Gardiens de la révolution (Pasdaran), affirmant que son pays était prêt à cette confrontation et détruirait l'Etat hébreu. «La guerre finira par arriver mais il n'est pas certain quand et où elle aura lieu», a dit le chef de l'armée d'élite du régime islamique, cité par les agences Isna et Fars. C'est la première fois qu'un haut responsable iranien reconnaît la possibilité d'un conflit armé avec l'Etat hébreu, son ennemi juré, un scénario jugé jusqu'ici improbable par les dirigeants qui qualifiaient les déclarations israéliennes sur des frappes de bluff. «Cette tumeur cancéreuse qu'est Israël cherche à lancer une guerre contre nous. Mais on ne sait pas quand elle se produira. Ils (les Israéliens) considèrent désormais la guerre comme le seul moyen de nous affronter, mais ils sont tellement stupides que leurs maîtres (les Etats-Unis) devraient les stopper», a ajouté le général Jafari. «S'ils commencent (l'agression), cela conduira à leur destruction», a-t-il encore déclaré. «Cette guerre finira par arriver alors que la révolution (islamique) approche rapidement de ses buts, ce qu'ils ne peuvent tolérer. Et au bout du compte, ils nous imposeront une situation de guerre», a poursuivi cet officier. Mais pour lui, la victoire de l'Iran ne fait pas l'ombre d'un doute. «Tout le monde sait qu'ils ne seront pas en mesure de faire face à la puissance de la République islamique», a-t-il dit. Il a estimé qu'une guerre contre Israël serait très différente de celle que l'Iran a connu avec l'Irak (1980-1988), caractérisée par une invasion et une contre-invasion par les troupes au sol. «Nous devons utiliser notre expérience en matière de défense - durant la guerre avec l'Irak- pour préparer la prochaine guerre, car sa nature différera du conflit précédent» (avec l'Irak), a-t-il dit. Les grandes puissances et Israël, l'unique détenteur de l'arme nucléaire dans la région, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie catégoriquement. Israël a menacé à plusieurs reprises de frapper les sites nucléaires iraniens si les sanctions et les efforts diplomatiques ne parvenaient pas à convaincre Téhéran de cesser ses activités nucléaires sensibles. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu multiplie les déclarations en ce sens, malgré les mises en garde de pays amis, comme les Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la France qui privilégient, à ce stade, des sanctions économiques internationales en vue d'un règlement diplomatique. Vendredi, l'Iran a mis en garde l'Etat hébreu et son allié américain contre toute attaque, assurant que sa réponse serait «immédiate».