Contre-offensive n L'Iran vient de répliquer aux menaces d'attaque militaire proférées par les officiels israéliens. Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens, le général Mohammad Ali Jafari, a lancé, ce matin, une mise en garde à Israël. Le général, cité par un journal local, a affirmé qu'en cas d'agression, l'Etat hébreu se trouvait «à portée des missiles de la République islamique». «Ce pays (Israël) est entièrement à portée des missiles de la République islamique. Notre force (de frappe) et notre capacité sont telles que le régime sioniste, en dépit de son savoir-faire, ne peut s'y confronter», a dit le général Jafari. «Il y a une possibilité qu'en attaquant les sites nucléaires iraniens l'ennemi veuille retarder nos activités nucléaires, mais toute interruption serait très courte (car) le savoir-faire des scientifiques iraniens est différent de ceux de Syrie ou d'Irak», a prévenu le chef des Gardiens de la révolution. Cette nouvelle mise en garde intervient alors que l'armée israélienne a effectué, début juin, des manœuvres en Méditerranée orientale avec la Grèce. Le quotidien New York Times, citant des responsables américains, a affirmé qu'elles semblaient destinées à préparer l'armée à une éventuelle attaque contre les installations nucléaires d'Iran. Le ministre iranien de la Défense les a qualifiées d'«opérations psychologiques», tandis qu'un porte-parole du gouvernement a assuré qu'Israël n'aurait jamais «l'impertinence» et «l'audace» d'attaquer Téhéran. Les Etats-Unis et Israël accusent Téhéran de chercher à acquérir l'arme nucléaire, ce que ce dernier réfute. L'Etat hébreu soulève la menace d'un tel programme alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a remis en cause son existence. Le général Jafari a, par ailleurs, été interrogé, par le journal local, sur la réaction du Hezbollah chiite libanais et du Hamas palestinien à une agression contre l'Iran. «Les révolutionnaires musulmans, qu'ils soient chiites ou sunnites, voient (toute) attaque contre l'Iran islamique comme une attaque contre le monde islamique», a-t-il avancé. Téhéran assure que le soutien du Hamas et du Hezbollah est moral et rejette les accusations selon lesquelles il fournit des armes à ces mouvements. Parmi les possibles représailles à une agression, le chef des Gardiens de la révolution a aussi évoqué la question du pétrole. «Lorsqu'un pays est attaqué, il est naturel qu'il ait recours à toutes ses capacités contre l'ennemi, et notre contrôle du golfe Persique et du détroit d'Ormuz (en) fait clairement partie». «S'il y a un conflit», il sera «certainement élargi au pétrole, ce qui signifiera une hausse sensible de son prix (...). Cela dissuadera nos ennemis d'agir contre l'Iran», a-t-il jugé. L'Iran est le deuxième producteur de brut au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le pétrole du Golfe, qui représente le quart de l'offre mondiale, est exporté hors de la région via le détroit d'Ormuz. Début juin, les déclarations d'un officiel israélien, faisant état de possible attaque militaire contre l'Iran, ont fait exploser le cours du pétrole.