La contestation des listes qui se fait déjà sentir ne manquera pas de secouer les formations politiques. A l'occasion des élections locales du 29 novembre prochain, les QG des partis sortent enfin de leur longue hibernation. Longtemps frappée par une espèce de torpeur, la scène politique réduite, pendant plus de 4 mois, aux péripéties des crises internes de repositionnement, notamment au sein des appareils du FLN et du RND, le FNA et le FFS, pour ne citer que ceux-là, s'apprête à entrer dans une nouvelle phase qui ne tarderait pas à se refermer après les élections. La contestation des listes qui se fait déjà sentir ne manquerait pas de secouer les formations politiques. Cette échéance charnière avant la présidentielle de 2014 et l'amendement de la Constitution au courant de l'année 2013 est précédée toutefois par la création de partis dans la foulée de la distribution de quelques agréments supplémentaires pour la circonstance. Aussi, plus d'une quarantaine de partis et des listes indépendantes seront en lice pour ces élections locales. Il est à noter que sur fond de la persistance du statu quo et d'incertitude, plusieurs initiatives politiques sont mises en avant par les formations politiques. Hormis quelques partis qui ont opté pour le boycott de cette consultation à l'image du FJD de Abdallah Djaballah et le FC de Abdelmadjid Menasra, tous les autres partis vont prendre part à ces compétitions locales. Si les micro-partis vont se contenter d'une participation symbolique à travers deux ou trois communes, les autres comptent ratisser large à l'image du FLN, du RND, l'Alliance de l'Algérie verte et le FFS. Les partis islamistes ne se font plus d'illusion sur les résultats finaux d'où leur hésitation avant de se mettre sur les rails en vue de cette compétition pour le renouvellement des APC et APW. Ils utiliseront cette échéance comme tribune pour promouvoir leurs vision et stratégie politiques. Même s'ils se liguent en coalition, ces partis d'obédience islamiste s'efforceront de convaincre du bien-fondé de leur initiative politique dite de changement à la tunisienne et à l'égyptienne. Ils n'hésiteront pas à surfer sur la campagne d'éradication des marchés informels et sur les récentes provocations dénigrant l'Islam. Assurant que le programme de campagne sera axé sur son initiative politique pour le changement, le président du Front de l'Algérie nouvelle, affirme que le système politique a fini par «ôter toute crédibilité aux consultations électorales en tant que moyen de changement par les urnes». Le peuple algérien, selon lui, «est privé à jamais» de cet outil de compétition démocratique et pacifique. Bouguerra Soltani, le président du MSP, tombé en disgrâce, affirme à qui veut l'entendre qu'il est le fervent supporteur du printemps arabe en escomptant tirer profit des effets de ladite révolution. Délaissés par leur bailleurs de fonds locaux et laminés lors des dernières législatives, ces partis seront certainement contraints d'ouvrir leur liste aux détenteurs de la chkara, selon les observateurs. Le FLN, traversé par une crise interne aiguë, devrait faire face à une escalade de la protestation des composantes de listes. A priori, le dernier mot concernant les communes importantes et chefs-lieux de wilaya revient au bureau politique. Dans ce contexte, les responsables des instances de base du FLN n'ont pas hésité lors de la toute récente université d'été de ce parti, de reprocher à Belkhadem le fait d'écarter les vrais militants au profit des affairistes et autres notables lors des échéances précédentes. Les wilayas de Guelma, Aïn Defla et Constantine ont vivement contesté ce phénomène caractérisant le parti à la veille de chaque échéance.