Pour avoir surpris sa mère en flagrant délit d'adultère, il assassine son amant. La cour criminelle près le tribunal de Tiaret a réédité, ce mercredi, dans un procès en appel, son verdict de cinq années de réclusion criminelle à l'encontre de B. Khaled, qui avait écopé de la même peine au mois de novembre 2001, pour homicide volontaire sur la personne de B.Mahmoud. La genèse de cette affaire remonte au 27 mai 2001 quand la victime, gardien de nuit dans un lycée, fut trouvée sans vie sur la route menant de Sougueur à Sidi-Abdelghani par un citoyen qui avait aussitôt alerté les services de sûreté urbaine qui purent, sans trop tarder, récolter certains indices les menant sur la piste de l'assassin. Toutefois, ce dernier né à Sougueur en 1966, ne tarda pas à se constituer prisonnier car se sentant traqué par les représentants de la loi. A sa comparution devant le magistrat instructeur, le meurtrier avait justifié son forfait par un crime d'honneur. «Je l'ai surpris en flagrant délit d'adultère avec ma mère», devait-il déclarer durant toutes les étapes de l'instruction ainsi qu'à la barre durant les deux procès. Un fait d'ailleurs reconnu lors du premier procès par la mère qui n'avait pas nié que sa relation intime avec le défunt remontait loin dans le temps, voire du vivant de son défunt époux et père de l'accusé. B. Khaled n'avait à aucun moment omis de rappeler ses vaines tentatives auprès de Mahmoud pour l'amener à renoncer à ses visites. Mais le couple persistait dans ce train-train jusqu'au jour où le fils, qui devait vaquer à ses occupations habituelles, eut l'idée de confirmer ses doutes. Néanmoins, il a refuté la préméditation de l'assassinat en déclarant vouloir seulement traîner la future victime jusqu'à son foyer pour la dénoncer à son épouse. Mais en cours de route, les choses tournèrent au vinaigre avant de se solder par l'irréparable. Pour sa part, le représentant du ministère public, après un long et émouvant réquisitoire, devait demander la peine de vingt années de réclusion criminelle à l'encontre de l'accusé. Quant à l'avocat de la défense il jugea absurde qu'on retint le chef d'inculpation d'homicide volontaire avec préméditation dans un cas pareil. «Aucun homme ne saurait rester indifférent devant une scène aussi humiliante et satanique», arguera Maître Ghoul dans sa longue plaidoirie. Argumentant sa défense, ce dernier se dit convaincu que son client aurait commis son forfait sur place, au moment de sa découverte s'il avait vraiment eu l'idée de tuer. Par ailleurs, l'accusé invité à s'exprimer dit: «la seule chose que je regretterai toute ma vie est celle d'avoir eu comme mère, cette femme ingrate qui a souillé l'honneur et la mémoire de mon père avant de me jeter en prison». En marge de cette longue séance et après délibération, le jury revint avec le même verdict prononcé lors du premier procès, à savoir cinq années de réclusion criminelle.