«Nous ne pouvons pas ignorer le souhait du gouvernement algérien de se doter d'une usine qui alimenterait le marché local.» Le président-directeur général de Renault, Carlos Ghosn, avait précisé dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro, que si une usine automobile se fait en Algérie, le groupe automobile français fera tout pour que cette usine soit Renault. «Nous sommes numéro un des ventes en Algérie. Nous ne pouvons pas ignorer le souhait du gouvernement algérien de se doter d'une usine qui alimenterait le marché local, et éventuellement, des marchés hors d'Europe», a déclaré Carlos Ghosn, avant de soutenir que le projet de la réalisation d'une usine Renault en Algérie est maintenu par son groupe. Dans le même sillage, le P-DG de Renault lève une dernière hypothèque en indiquant que l'usine algérienne de Renault pourrait «éventuellement» exporter hors d'Europe. Or, pour les responsables algériens, c'est le marché africain, dit-il, qui est visé. Dans une déclaration rapportée par l'APS, le même responsable a souligné que son groupe compte réaliser prochainement une usine de la marque au Losange en Algérie. Pour étayer ses propos, il a fait savoir qu'il n'écarte pas de faire une visite en Algérie pour pouvoir concrétiser lui-même ce projet. «J'espère que bientôt nous pourrons aboutir et que j'aurais la charge moi-même de visiter l'Algérie pour pouvoir concrétiser ce projet», a-t-il affirmé. S'agissant de l'évolution du dossier de l'implantation d'une usine Renault en Algérie, Carlos Ghosn a précisé que les négociations avancent. «Nous négocions avec l'Algérie et j'espère que bientôt nous allons pouvoir finalement concrétiser. Nous communiquons sur décision. Pour l'instant, on n'en n'est pas là, mais ça progresse bien», a-t-il encore souligné. Pour ce faire, il a déclaré qu'un accord-cadre pour la réalisation d'une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai dernier, après 15 mois de négociations continues et un joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien devrait être mis sur pied au cours de ce mois. Dans le même contexte, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a soutenu, à son tour, lors de sa récente visite à Alger, que le projet d'une usine Renault en Algérie avance, tout en précisant que les discussions à cet effet sont très actives et très suivies par les autorités françaises, mais l'entreprise en question est la seule à négocier les conditions avec l'Etat algérien. Plus explicite, le P-DG de Renault a affirmé que le démarrage effectif de fabrication de véhicules devrait intervenir dans 14 mois, suivant la création du joint-venture et non 18 mois comme initialement prévu. Ajoutant que l'accord table ensuite sur une production de 75 000 voitures par an, pour atteindre progressivement 150.000 unités, dont une partie destinée à l'exportation. Aussi, faut-il le signaler, l'usine produira, selon le P-DG du groupe Renault, des véhicules avec un taux d'intégration nationale de 20% à 25%, dans une première étape, qui pourrait passer à 60% avec l'intégration des segments pneumatique et vitrage. L'usine Renault devrait être installée à Oran, alors que le premier site proposé par l'Algérie était celui de Bellara, dans la wilaya de Jijel. Notons, toutefois, que quoique les déclarations du P-DG de Renault ont été jusqu'ici optimistes, la réalisation de cette usine en Algérie tarde à voir le jour, sachant qu'un tel retard peut conduire l'Algérie à opter pour d'autres constructeurs européens ou asiatiques. Sachant également que le contexte de crise économique mondiale est en phase de provoquer un mouvement de délocalisation des grandes entreprises en quête de marchés juteux. Notons, enfin, que l'Algérie importe annuellement plus de 400.000 véhicules de différentes marques pour un montant de 4 milliards de dollars.