La bonne gouvernance est l'exercice du pouvoir par les divers leviers de gouvernement de façon efficace, honnête, équitable, transparente et responsable. La gouvernance, c'est la manière dont les gouvernements gèrent les ressources sociales et économiques d'un pays. Le renforcement des compétences dans le secteur public améliore l'efficacité de la fonction publique par l'institution de réformes organisationnelles, administratives et stratégiques. La décentralisation du gouvernement, tant interne qu'externe, accroît l'efficacité et l'obligation de rendre des comptes en faisant en sorte que le gouvernement soit présent à tous les niveaux d'administration. Un système juridique et judiciaire indépendant, accessible et impartial est la base même d'une gestion honnête et équitable. Un gouvernement communal efficace satisfait la plupart des besoins fondamentaux des populations urbaines, ce qui permet aux autres paliers de gouvernement de s'occuper d'autres tâches. Ces concepts sont totalement ignorés en Algérie, selon M Abdelhak Brerhi qui souligne que «la gouvernance ayant prévalu ces derniers temps a mis de côté toute démocratie ou tout dialogue réel et authentique». Comme pour illustrer ses affirmations, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et animateur du Ccdr avance «pour preuve, le mouvement citoyen né des événements de Kabylie, ou à défaut de dialogue, a été traité par la répression et le mépris. D'ailleurs le pouvoir avait privilégié le pourrissement «. En outre le gouvernement en place a toujours «cultivé la politique de l'usure et de la répression pour se découvrir aujourd'hui les vertus d'un pouvoir accaparé par l'avenir de son peuple» affirme encore Abdelhak Brerhi. Dans ce contexte, Abdelhak Brerhi soutient que le pouvoir actuel ne se souvient des vertus du dialogue qu'à l'approche des échéances électorales. «Ce n'est qu'à quatre mois de la présidentielle que le pouvoir a tenté d'amorcer le dialogue avec les archs». Un dialogue amorcé après quatre ans de gouvernance «dont le but d'acquérir une légitimité populaire, sinon comment expliquer sa pseudo-volonté de se pencher sur le Code de la famille alors qu'il a toujours été mis dans les tiroirs» . Le même constat reste valable pour la réforme de l'éducation «qu'on décide d'appliquer en mettant en exergue le processus d'accord avec l'OMC et l'UE», relève Brerhi dans son intervention. Sur sa lancée l'ancien sénateur du tiers présidentiel clame fort que «la grève des enseignants aurait pu être évitée si le gouvernement avait mis à profit la période des vacances d'été pour se pencher sérieusement sur la question d'autant que la revendication salariale des enseignants date du dernier trimestre de l'année précédente», avant d'affirmer «cette augmentation était déjà prévue dans le projet de la loi de finances 2004 puisque la somme était débloquée». En ce qui concerne la radiation de certains enseignants, Brerhi souligne son caractère irréfléchi et irresponsable, «le pouvoir en place n'a pas médité les répercussions politiques à 4 mois de la présidentielle d'avril 2004». Dans sa plaidoirie pour une bonne gouvernance l'invité de L'Expression soutient quand «on veut gouverner selon les normes démocratiques, on ne s'attaque pas à la presse qui demeure un contre-pouvoir, on instrumentalise la justice». L'autre grief retenu contre l'actuel présidence est le fait «d'avoir réussi là où le colonialisme, en 130 ans, a échoué de diviser et de remettre en question l'unité et la cohésion nationale». En conclusion, «Nous allons de plus en plus vers un pouvoir personnel extrêmement fermé. On n'a jamais vu autant de népotisme et de régionalisme. Du fait, le chef de l'Etat n'a pas le droit de débloquer comme bon lui semble des enveloppes financières, c'est au chef du gouvernement de le faire».