la situation de l'éducation dans notre pays ne fait que se compliquer. Au moment où l'enseignement secondaire reste paralysé par les grèves cycliques, le moyen et le primaire lui emboîtent le pas et s'organisent pour généraliser ce mouvement. En effet, l'Union nationale de l'enseignement moyen et l'Union nationale de l'enseignement primaire affiliées toutes les deux au Snapap s'apprêtent à entamer une grève nationale afin, mentionne-t-on dans un communiqué, «de faire reconnaître, par les autorités concernées, les droits de cette corporation qui se trouve lésée». Leurs revendications ne diffèrent pas de celles du secondaire puisqu'elles concernent l'amélioration de la situation socioprofessionnelle de l'éducateur et du travailleur en général notamment à travers l'augmentation des salaires et la diminution de l'âge de la retraite. La disponibilité du logement est également une des priorités de ces Unions à laquelle vient se greffer celle de l'amélioration des conditions de travail en matière de moyens pédagogiques. Décidément, la situation de l'éducation dans notre pays ne fait que se compliquer notamment avec la recrudescence des mouvements de grève. De leur côté, les enseignants grévistes du secondaire ont, pour la troisième semaine consécutive, reconduit leur mouvement de grève et ce, dans l'espoir que, cette fois-ci, les pouvoirs publics prendront conscience de la situation et agiront dans le bon sens à savoir livrer le récépissé d'enregistrement au CLA et au Cnapest pour ensuite les convier à un dialogue avec leur tutelle. M.Mériane, président du Cnapest, nous a signifié, dans une communication téléphonique, que la médiation confiée au Cnes n'est d'aucune utilité du moment «qu'on a déposé au préalable comme condition la reconnaissance de notre syndicat». Une fois que l'agrément sera livré à ces deux organisations, l'alternative du dialogue s'imposera entre les deux parties en conflit «sans pour autant faire appel à une médiation», ajoute le SG. M.Mériane qui atteste que le blocage de la situation se situe actuellement au niveau du ministère du Travail. «La médiation dans ce contexte sera plus utile dans le sens où elle permettra de cerner l'origine de ce blocage», propose-t-il enfin. A en croire les propos de notre interlocuteur, le ministère du Travail ne peut livrer ce «précieux» document à ces syndicats qu'après avoir reçu des instructions lui permettant cela. «Nous avons appelé le ministère du Travail pour savoir où en était la situation concernant notre agrément, ils nous ont répondu textuellement : ‘'Votre dossier est ficelé et étudié sans aucune réserve à soulever, seulement on attend un coup de fil pour pouvoir vous le livrer'' », s'insurge M.Mériane. Quel est donc l'objectif de ce blocage? Le président du Cnapest n'hésite pas à dire que toutes ces «tentatives» oeuvrent à casser la dynamique de grève. «Ils essayent par n'importe quel moyen de nous torpiller», clame-t-il. Mais en fait pourquoi ne pas accepter l'offre du ministre de l'Education qui consiste en l'ouverture du dialogue avec seulement les enseignants grévistes et ce, afin d'éviter à nos élèves qui ne sont que des victimes, une année blanche? N'y a-t-il pas derrière les mouvements, des forces occultes qui cherchent le pourrissement? A ces questions, notre interlocuteur en haussant le ton, lâche «notre mouvement a débuté bien avant l'échéance électorale, et je peux confirmer qu'il a été créé juste pour réclamer des droits socioprofessionnels dans lesquels les enseignants sont lésés. Le pourrissement se situe ailleurs». Désirant avoir plus de détails sur cette «histoire» d'agrément du côté du ministère du Travail, un responsable nous a confirmé qu'il n'y avait aucun blocage à leur niveau que le dossier évoluait «le plus normalement possible» et qu'il «était tout à fait normal que son étude prenne un peu de temps». Concernant les propos de Mériane relatifs au mystérieux coup de téléphone dont dépendait l'avenir du Cnapest et du CLA, notre interlocuteur dément catégoriquement cette information. «Elle est complètement erronée», se contente-t-il de dire.