«Les élections locales seront encore l'objet de manipulations», estime le RCD. A moins de deux mois des élections locales du 29 novembre prochain, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) fait le bilan du mandat 2007-2012 de ses élus et exprime ses appréhensions. Dans une lettre adressée aux Algériens et rendue publique hier, ce parti estime que «les élections locales seront encore l'objet de manipulations». «La répartition des voix des corps constitués est incontrôlable, le fichier électoral est inaccessible et l'administration sera l'instrument privilégié de la fraude», lit-on dans la lettre. Pourquoi donc le RCD, qui a boycotté les législatives, a-t-il décidé de participer aux locales? La raison est toute simple pour cette formation qui explique que les enjeux des deux échéances sont différents. «Envoyer aujourd'hui à l'assemblée un député revient à compter un prédateur de plus dans une institution servant d'alibi à des décideurs occultes qui ont confisqué tous les pouvoirs (...). Envoyer un voleur à la tête d'une Assemblée populaire communale ou d'une APW peut être source de drames quotidiens pour les citoyens», explique le RCD. Ce dernier dit avoir apporté la preuve, dans le passé, que malgré les limites imposées aux élus locaux, ils ont pu protéger des abus de pouvoir leurs administrés, dès lors qu'ils ont assumé et honoré le programme de leur parti. Des élus intègres et des indélicats... Le RCD n'a pas manqué de faire un bilan de l'actuel exercice de ses élus locaux. Il cite les élus locaux de Mekla (Tizi-Ouzou), d'El Kseur (Béjaïa) ou d'Imcheddalen (Bouira), soutenus par leur parti, résistant aux pressions des parrains du régime, qui «ont procédé à la distribution de logements sociaux en concertation avec les comités de villages sans la moindre contestation». Il cite également la municipalité de Hadjret Ennes (Tipaza) qui a été classée meilleur site de la wilaya en matière d'hygiène et de propreté malgré un budget des plus modestes. Le RCD cite aussi les présidents d'APC de Berriane (Ghardaïa) et de Beni Abbès (Bechar) qui ont libéré leurs communes de «l'emprise des clans maffieux». «L'administration centrale les a illégalement destitués. Ils gardent leur crédit et leur honneur intacts et sont prêts à revenir devant leurs concitoyens qui les attendent avec impatience et reconnaissance», ajoute ce parti dans la même lettre. Le RCD revient, en outre, sur le bilan de l'APW de Tizi Ouzou qui a organisé des débats et mené une série de projets qui ont identifié les besoins de la wilaya et révélé la possibilité de mobiliser des moyens insoupçonnés. Il énumère les journées d'études, séminaires et rencontres organisés par cette assemblée durant le mandat qui prendra fin dans moins de deux mois. Dans ce contexte, il est dénoncé le blocage d'un financement du Pnud, destiné à éradiquer les décharges sauvages qui empoisonnent les populations. Le RCD a évoqué des élus indélicats, infime minorité, qui ont abusé de la confiance que leur a accordée le Rassemblement pour renier leurs engagements et trahir la population. Pour ce parti, «chaque espace préservé de l'arbitraire, chaque élu menant à bien sa mission, chaque action répondant aux attentes légitimes du citoyen sont autant un soulagement pour les citoyens qu'un message d'espoir pour les générations futures qui trouveront devant elles ces pierres posées sur les fondations de l'Algérie de la Soummam».